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Comment survivre à la détérioration de l’emploi?

Business executives having a discussion Photo: Getty Images/Purestock

Les emplois de qualité se font de moins en moins nombreux. Comme individus et comme société, quelles solutions s’offrent à nous?

Dans ma dernière chronique avant les Fêtes, j’ai discuté de la contradiction entre la diminution du taux de chômage d’un côté et la faible qualité des emplois de l’autre. Nous sommes plus nombreux à détenir un emploi qu’avant la récession de 2008, ce qui fait dire aux politiciens que le marché du travail s’améliore.

Dans les faits, pour plus de 60 % d’entre nous, le salaire que nous gagnons grâce à cet emploi est inférieur à la moyenne de tous les salaires. La qualité des emplois se détériore ainsi depuis au moins une décennie.

La situation est encore plus difficile chez les jeunes, les travailleurs âgés et les nouveaux arrivants. Ces gens travaillent plus souvent à temps partiel, occupent la plupart des emplois temporaires, sont mal rémunérés et occupent souvent un poste en deçà de leurs capacités. En ce qui concerne les jeunes et les immigrants plus particulièrement, les grandes aspirations se heurtent à la
rareté des bonnes occasions sur le marché de l’emploi.

Les emplois stables et rémunérateurs exigeront de plus en plus de compétences qui ne peuvent être facilement reproduites par une machine : esprit critique, prise
de décision et créativité, de même qu’intelligence émotionnelle, empathie et habiletés de communication.

Comment faire alors pour améliorer son sort? Lorsqu’on pose cette question, les intervenants sont portés à présenter une panoplie de trucs et de conseils. Toujours les mêmes, d’ailleurs: ciblez davantage les emplois qui vous intéressent, faites du réseautage, adaptez le plus possible votre candidature aux besoins des employeurs, etc. Tout le monde a entendu ces avis, dont l’objectif est de vous permettre de trouver un des postes stables et bien rémunérés, au détriment d’un autre chercheur d’emploi.

Il nous faut plutôt des solutions qui permettent d’améliorer le sort de tous ceux qui désirent travailler. Or, comme nous a enseigné l’histoire, seule la croissance économique peut soulever le bateau de tout le monde. Plus de croissance, c’est plus d’options de carrières, c’est aussi plus d’emplois de qualité. Or, pour croître, il faut d’abord investir, et les investissements sont insuffisants au Québec.

Ensuite, comme les emplois stables et rémunérateurs sont souvent des emplois qualifiés, il nous faut tous augmenter notre niveau de compétences. L’automatisation va tôt ou tard éliminer les emplois routiniers, ceux qui demandent le suivi de procédures qu’une machine peut aisément re­produire. Les emplois qui restent demanderont des compétences qu’un ordinateur ne peut pas aisément imiter.

Nous sommes donc tous appelés à développer notre esprit critique, nos habiletés de prise de décision et notre créativité. De même, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, les habiletés de communication et la capacité d’influencer les autres seront toujours recherchées chez les travailleurs. Et, au passage, il ne fera de mal à personne d’améliorer ses compétences en sciences et en mathématiques.

Au fond, le marché du travail, difficile comme il peut l’être, nous met au défi d’encourager l’évolution de notre espèce en devenant des êtres humains plus compétents.

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