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Au pays de Donald

President Donald Trump speaks during a meeting with Congressional leaders and administration officials on tax reform, in the Roosevelt Room of the White House, Tuesday, Sept. 5, 2017, in Washington. (AP Photo/Evan Vucci) Photo: The Associated Press

Je vous ai raconté, il y a 10 jours, ma petite mésaventure trumpiste dans un blogue. Moi qui considérais cette petite course comme une simple anecdote de voyage, mal m’en prit. Maintenant rendu à San Diego, terre également démocrate, je m’apprêtais, sans le savoir, à revivre l’expérience. À l’exposant trois, cette fois.

Un petit resto d’hôtel, fort sympa, nous accueille pour quelques jours. Vue sur la plage, climat parfait, ambiance californienne classique. Un peu bohème, relaxe, petites boutiques de surfeurs et autres de style contre-culture. Des effluves, si on veut, de progrès social, de contestation du pouvoir.

Trois personnes s’assoient à côté de moi. Une femme, début trentaine, et un couple, début cinquantaine. Conversation portant aussitôt sur les comparaisons Canada-USA, genre bouffe, sport, culture. À les entendre causer, je mettrais ma main au feu que Donald leur fiche une de ces hontes…

Après quelque 15 mi­nutes, j’ose enfin : «Alors, quoi penser de Trump?»

Le mec de répondre: «Suis 100 % avec lui. Et pas gêné de le dire», me lance-t-il, frondeur, comme s’il anticipait une quelconque critique de ce Canuck montréalais.

Euh…

Et les deux femmes d’enchaîner, de concert : «Nous aussi. Absolument.»

Le mec de me relancer, l’œil de plus en plus agressif: «Et quel est le problème des Canadiens avec notre président?!?»

Précisant que je ne peux répondre que pour moi-même, je cherche alors le truc le plus percutant à portée de main: «Il est franchement misogyne, quand même. Grab them by the pussy? Sérieux?» Vu l’avantage numérique du côté féminin, je pense au moins remporter celle-ci.

Échec. Sa conjointe réplique : «John can grab me by the pussy anytime he likes [je n’ose pas traduire en français, pardon].» Elle ajoute que Trump étant effectivement riche et célèbre, il peut, effectivement, faire ce qu’il souhaite aux femmes, que celles-ci ne demandent pas mieux.

L’autre réplique que les démocrates sont parfaitement hypocrites, eux qui écoutent des rappeurs aux paroles sexistes. J’ai eu beau lui répliquer qu’il existe néanmoins une distinction entre un rappeur et un… président, rien à faire.

S’ensuit la cassette républicaine, jouée haut et fort par mes trois haut-parleurs.

En gros:
– Les critiques anti-Trump émanent quasi exclusivement des médias, lesquels sont contrôlés par les Clinton.
– Évidemment corrompus, ces derniers ont d’ailleurs fait disparaître certains adversaires politiques et anciennes flammes de Bill (la femme me montre à cet effet une vidéo de sous-sol tournée par un Ti-Jos la Banane apparemment aussi crédible que connu).
– Heureusement qu’Obama était un faible, autrement son plan, socialiste, de détruire les États-Unis aurait fonctionné;
– Le pardon accordé par Trump à Joe Arpaio, dit le shérif controversé, est parfaitement justifié, ce dernier ayant eu raison de maintenir le profilage racial.
– Il est d’ailleurs écrit dans le Coran que les musulmans doivent tuer les chrétiens, il s’agit ainsi de se défendre…
Sur cette dernière toune, je prie (en bon chrétien) mes amis trumpistes de m’excuser.

«Dites donc, ça ne vous embête pas si j’utilise notre conversation pour une chronique?»

Réponse : «Not at all! Cool!»

Ouais…

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