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Non, un médecin québécois ne facturera pas aux employeurs les billets d’absence

Non, mais, y a-t-il quelque chose de plus désagréable que de se sentir trop malade pour aller travailler, pour ensuite se faire demander une note du médecin par son employeur pour justifier son absence?

Un médecin québécois aurait décidé que ces fameuses notes sont de la foutaise. Dans une lettre envoyée à un employeur, le ou la médecin a affirmé désormais avoir l’intention de facturer 30$ pour prodiguer ce service inutile.

«Cette politique crée un fardeau inutile sur le système de soins de santé et expose également les patients gravement malades dans mon bureau à des virus qui pourraient entraîner des conséquences néfastes pour leur santé», peut-on lire. Le médecin anonyme explique ensuite qu’il serait beaucoup mieux que les gens malades restent à la maison et se reposent, plutôt que d’engorger les urgences en quête d’un billet.

«J’espère que votre entreprise envisagera de modifier votre politique d’absentéisme et contribuera à réduire le fardeau inutile sur notre système de santé et améliorer l’accès à d’autre (sic) Québécois», écrit le toubib exaspéré.

Cette note est bel et bien vraie, mais elle a été écrite par la Dre Ethel Cooper-Rosen, qui pratique en… Nouvelle-Écosse.

Comme le rapportait la CBC, la Dre Cooper-Rosen a envoyé ladite note en 2014. Elle avait affirmé que les visites chez le médecin pour obtenir un billet de justification d’absence sont inutiles et qu’elle allait désormais facturer ses services aux employeurs qui l’exigent. Sa démarche avait d’ailleurs obtenu l’aval de l’association professionnelle des médecins de la Nouvelle-Écosse.

La lettre qu’elle a écrite est en tous points identique à celle attribuée à un médecin québécois, mis à part le fait qu’elle a été composée en anglais. La fausse lettre en français est une traduction littérale de la lettre de la Dre Cooper-Rosen. On a tout simplement remplacé les mots «Nouvelle-Écosse», «Néo-Écossais» et «Canadiens», par «Québécois» et «Québec».

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Le petit comique a même pris le temps d’écrire le «30,00$» à la main en stylo, comme dans la lettre originale. Un travail digne d’un faussaire de renommée!

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Ce qui mystifie l’inspecteur, c’est qu’il n’était pas vraiment nécessaire de créer une fausse lettre d’un faux médecin québécois. On aurait pu facilement reprendre et traduire l’histoire de la CBC. On dirait que l’auteur a fait exprès pour véhiculer des faussetés. Traduire la lettre en français dans son intégrité a nécessité autant d’efforts que de simplement réécrire l’article de la CBC. Pourquoi ainsi mentir aux gens inutilement?

Au Québec, il semble que les employeurs ont le droit d’exiger une note du médecin pour justifier une absence de longue durée, répétée ou de nature louche (par exemple, lorsqu’on tombe malade le jour où notre employeur nous avait refusé un congé, ou si on attrape magiquement une gastro le soir du Super Bowl). Dans ces cas, la visite au médecin n’est pas couverte par la Régie de l’assurance maladie du Québec, et le médecin peut exiger des honoraires du patient.

La morale de l’histoire: plutôt que de fausser un billet du médecin, pourquoi ne pas fausser une lettre dudit médecin qui menace votre employeur de lui facturer 30$?

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