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«Watchmen» : la série la plus importante de l’automne

Fugueuse

Depuis trois semaines, HBO présente Watchmen, l’attendue nouvelle série de Damien Lindelof (Leftovers, Lost) reprenant l’univers de la célèbre bande dessinée d’Alan Moore et Dave Gibbons.

Quand la chaîne avait annoncé cet ambitieux projet, on ne savait que peu de choses du récit à venir. On croyait d’abord à une nouvelle adaptation de la BD, elle qui a déjà été portée au grand écran par Zack Snyder. Sauf que nous avons vite appris que Lindelof n’avait pas l’intention de remâcher un vieux récit, mais plutôt de propulser ce riche univers au 21e siècle avec une suite en bonne et due forme déployée à sa façon – pour notre plus grand plaisir.

Watchmen
Watchmen

Watchmen, un récit complexe

La série, qui a déjà trois épisodes diffusés d’une première saison de neuf, se place au présent 34 ans après les événements du récit de Moore. L’Amérique alternative de Watchmen partage des similitudes, évidemment, mais nous montre surtout les différences d’un monde où les conflits raciaux ont explosé, où la peur de l’autre est nucléaire, où les États-Unis sont encore plus puissants qu’en réalité et où les limites métaphysiques sont différentes des nôtres.

Une connaissance du récit d’origine aide à l’appréciation de la série, mais on peut aussi plonger dans cette proposition et se laisser bercer par le lent dévoilement des éléments du récit.

Sans trop vous en dire, sachez qu’on lance le tout avec un événement réel: le massacre de Tulsa en 1921. Le triste événement, un des plus gros attentats racistes de l’histoire des États-Unis, a fait environ 45 morts alors qu’un groupe de suprématistes a ouvert le feu sur la communauté afro-américaine de la grande ville de l’Oklahoma. Ensuite, un saut d’une centaine d’années nous dévoile l’Amérique brisée du récit où les suprématistes sont encore très actifs et organisés, tandis que la technologie est plus avancée, Doctor Manhattan est un super-héros tout-puissant exilé sur Mars et les justiciers sont à la fois célèbres et sous le couvert de l’anonymat.

Le climat de la série est extrêmement tendu et la dystopie nous présente ce qui pourrait être le résultat de la grande polarisation des idées et du discours. Évidemment, la fantaisie et les éléments de science-fiction poussent la série vers des extrêmes irréalistes, mais c’est quand même frappant de voir les similitudes dans les discours malgré les écarts des événements.

Comme quoi nous ne sommes pas si loin que ça du gouffre. Lindelof le sait et l’exploite très bien avec sa trame narrative.

Pour le reste, une enquête assez classique dévoile les éléments méthodiquement pour nous accrocher et la réalisation impeccable nous force à être extrêmement attentifs tout au long des épisodes. Tous les détails sont importants et le temps est compté.

Je ne veux pas m’emballer avant de voir la fin de la première saison, mais je crois que Watchmen marquera l’imaginaire et gagnera en popularité quand les gens passeront par-dessus le fait que le récit est dense et complexe. Ça vaut la peine de s’y attarder, vraiment.

C’est à découvrir sur HBO le dimanche soir.

https://www.youtube.com/watch?v=-33JCGEGzwU

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