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Je n’ai pas envie de changer et c’est parfait comme ça

Smiley face on cappuccino foam, woman hands holding one cappuccino cup on wooden table Photo: Getty Images/iStockphoto

C’est ironique d’écrire ça en plein Blue Monday, la journée qui devrait être la plus déprimante de l’année, mais je me rends compte aujourd’hui que ma vie me suffit. Je n’ai pas envie de la changer, du moins pas pour un bon bout de temps. Je suis heureuse! C’est un constat à la fois rassurant et déstabilisant.

Au début de la nouvelle année, on se fixe souvent des objectifs ou on formule des souhaits: avancement professionnel, meilleure santé, situation amoureuse plus saine, déménagement, bébé, etc. Cette année, en faisant le bilan de ce que j’avais construit, je me suis dit: «Je veux juste que ça continue.» Je suis bien comme ça et j’ai envie d’en profiter avant de tout chambouler.

Sur le coup, je me suis demandé si je n’étais pas simplement paresseuse. Je me suis demandé si ma drive légendaire avait disparu. Mais j’ai compris qu’en fait, j’ai passé toute ma vie jusqu’ici à travailler fort, à espérer plus, à franchir chaque étape en attendant impatiemment la prochaine, sans prendre le temps d’apprécier ce que j’avais en chemin. Comme s’il y avait un but ultime et que je n’avais pas le droit de me «reposer» avant de l’atteindre. Mon parcours académique, mes activités parascolaires, mes projets personnels et les emplois que j’ai occupés: tout ce que je faisais devait m’aider à gravir les échelons pour un jour atteindre le poste ou le statut tant convoité.

«Pis la job, comment ça va? C’est quoi la prochaine étape?» On m’a demandé ça récemment et j’ai répondu que je ne savais pas, que ça ne me dérangerait pas si ça ne changeait pas d’ici quelques années. Je n’ai pas osé dire que j’espérais que rien ne bouge, j’ai plutôt dit que ça ne me dérangerait pas. Comme si je devais être gênée de ne pas aspirer à plus, comme si je stagnais.

C’est vraiment un drôle de sentiment que d’être satisfait de ce qu’on a. On n’est pas habitué à ça. Mais voilà que je me retrouve aujourd’hui en train d’écrire ces lignes. Voilà que, non par manque d’ambition, mais plutôt parce que j’ai envie de profiter des fruits du travail que j’ai accompli, je ralentis. J’apprécie la vie que je me suis bâtie, même si je sais qu’elle évoluera et peut-être même qu’elle me surprendra. Je ne suis pas pressée. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais je savoure le moment où je n’ai pas envie de changement.

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