Piatti: Le jour de la marmotte

Photo: La Presse canadienne

Dans la vie de tout amateur de foot québécois, il y a trois certitudes: la mort, les impôts et les rumeurs hivernales qui renvoient Ignacio Piatti à San Lorenzo.

Cette année, c’est sa participation au match-hommage de son ex-coéquipier Leandro «Pipi» Romagnoli, à Buenos Aires, qui a déclenché ce «jour de la marmotte» bien à nous. Le club de Boedo ne va vraiment pas bien depuis quelques saisons, et Piatti fait partie du groupe de joueurs qui ont donné à ses supporters une dernière grande joie sportive avec la conquête de la Copa Libertadores en 2014.

C’est donc sans surprise que le numéro 10 de l’Impact a été parmi les anciens les plus acclamés par la foule présente au stade Nuevo Gasómetro, samedi dernier, alors qu’il revêtait le maillot bleu et rouge pour la première fois en quatre ans et demi. La suave lucarne enroulée qu’il a mise à la demi-heure de jeu a dû y être pour quelque chose aussi, ravivant certainement de bien heureux souvenirs pour Los Cuervos.

Il faut donc comprendre que notre (mot important ici, contrat oblige) Nacho national ne peut faire un mètre dans son ancien stade sans que fans et journalistes ne l’assaillent pour le questionner sur son éventuel grand retour, ou carrément le lui suggérer avec insistance. Comme l’a si bien relevé le collègue Emmanuel Quispe, d’Univision Deportes, même l’annonceur maison s’est permis une boutade en ce sens lorsque Piatti faisait son entrée sur le terrain.

Nacho apprécie beaucoup cet amour. Il l’apprécie authentiquement. Ce n’est pas du tout le cas pour la frénésie médiatique qu’il provoque cependant, lui qui rentre au bercail après la saison MLS pour déconnecter et passer du temps en famille. Il n’en demeure pas moins que, d’un point de vue des affaires, ces deux réalités représentent un levier de négociation extrêmement fort pour lui et il en est tout à fait conscient.

En entrevue avec Quispe, et fidèle à son habitude, Nacho a tout d’abord parlé de son contrat avec le Bleu-blanc-noir, sans pour autant fermer de portes: «Il me reste une autre année de contrat, et ensuite le club a une option de prolongation, mais l’idée est que [2019] soit ma dernière année à Montréal.»

Est-ce que ça signifie qu’il ne nous reste qu’une toute petite saison pour profiter de ses crochets vertigineux? Pas si vite! À 33 ans, Nacho prépare tranquillement la table pour négocier un dernier gros contrat, et si l’Impact jugeait bon d’allonger ce qu’il faut pour le garder dans ses rangs quelques années de plus, il serait surprenant de le voir partir. La famille Piatti apprécie au plus haut point sa vie à Montréal, et on n’est pas dans le cliché ici: l’amour est bien réel.

Bref, il n’ira certainement pas le crier sur les toits de Buenos Aires, ce n’est pas dans son intérêt, mais je sais pertinemment que Piatti ne détesterait pas terminer sa carrière avec le maillot mont­réalais. Si les deux camps y trouvent leur compte, ce pourrait être une magnifique manière de boucler la boucle.

En attendant, ne nous laissons pas distraire par ces platitudes administratives, on a encore un an de Nacho et, pour le moment, c’est l’essentiel.

Carpe Diem.

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