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Recoller les morceaux

Arcadio Marcuzzi

«J’ai honte de ce que j’ai vu, surtout au cours des 45 premières minutes […] j’ai vu tout ce que je n’aime pas, de l’égoïsme, de l’individualisme.»

Ce sont les mots de Rémi Garde, prononcés à chaud à la suite de la défaite de 3 à 0 de l’Impact aux mains d’Orlando City, le 1er juin. C’était la première fois que le pilote français faisait publiquement allusion aux problèmes d’individualisme de son groupe. Depuis, le sujet est devenu récurrent et semble au cœur de la déroute actuelle du Bleu-blanc-noir.

Que ce soit en raison de situations contractuelles frustrantes ou simplement d’un certain manque de rigueur professionnelle – comme celui qui a mené au rachat du contrat et au départ d’Harry Novillo –, le vestiaire montréalais semble avoir perdu, depuis plusieurs semaines déjà, cet esprit de corps qui faisait sa force en début d’année et qui lui avait permis de maintenir une belle position au classement, malgré un calendrier compliqué et l’absence de son as offensif, Ignacio Piatti.

«Individuellement, il y a des choses qui se passent ou qui se sont passées qui ont rejailli négativement sur le groupe, expliquait Garde hier. Dans ce groupe, il y a encore beaucoup de joueurs solides, avec un état d’esprit remarquable et qui font toujours passer l’intérêt collectif devant l’intérêt individuel. Ce sont ceux-là qui aujourd’hui nous permettent de rester à flot. Maintenant, à ceux qui étaient peut-être sortis du cadre, et ça peut arriver, j’essaie d’expliquer que nous avons tous des problèmes, mais dès le moment où ça rejaillit trop sur l’équipe on n’a pas le droit… on n’a pas le droit.»

Malgré la tempête qui s’abat présentement sur son équipe et la dégringolade au classement qui en résulte – pour la première fois de la saison, l’Impact flirte dangereusement avec la ligne délimitant les participants aux séries du reste –, Garde demeure confiant de pouvoir recoller les morceaux.

«Dans le monde de l’entreprise, quand on nous demande d’intervenir, on nous demande souvent comment on fait pour rebondir, a-t-il imagé. Je crois qu’il ne faut pas se poser de questions; il faut avancer. On est programmé pour ça quand on est dans ce métier. Mon rôle, c’est d’essayer de trouver les mots, de corriger ce qui pose problème en ce moment […].»

«Il y a des problèmes qui sont parfois individuels et qui ne doivent pas rejaillir sur tout le groupe. Ça, c’est de mon ressort et j’essaie d’en tenir compte.» – Rémi Garde, entraîneur

Si le manque de solidarité de ce groupe semble être à l’origine de ses difficultés sportives, et non le contraire, il ne faut tout de même pas que cette réalité devienne l’arbre qui cache la forêt : si cette équipe a réussi à garder la tête hors de l’eau en première moitié de championnat, son manque de qualité offensive, au milieu de terrain notamment, devient intenable et, à moins qu’on réussisse à ajouter un morceau important à ce poste par le marché des transferts ou par une transaction intra-MLS, Garde aura beau faire des miracles au cours des prochains mois, on risque d’arriver à court.

Ce serait un bien triste remake de la conclusion décevante de la saison 2018.

Nacho près d’un retour

Rémi Garde allait réévaluer la situation après la séance d’entraînement d’hier, mais a priori il s’attend à ce qu’Ignacio Piatti puisse disputer quelques minutes au match retour de ce soir, face à York9 pour le Championnat canadien.

Lundi, l’Argentin s’est entraîné à pleine intensité sans le moindre souci, et il semble enfin prêt à reprendre le collier. Nul besoin de préciser à quel point un retour en santé du Nacho national serait bénéfique pour cette équipe.

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