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Championnat canadien : avancer pour ne pas sombrer

Arcadio Marcuzzi

La semaine dernière, à la suite de la victoire convaincante de l’Impact 4 à 0 face à l’Union, j’exprimais dans ces pages l’importance capitale pour le onze montréalais de trouver une façon d’aligner deux performances abouties, lui qui alterne de manière aussi régulière que déconcertante les sorties de qualité et les matchs à oublier.

La suite est connue… en visite chez les cancres de la MLS, les Rapids du Colorado, les hommes de Rémi Garde y sont allés d’une bien triste prestation, avec une défaite de 6 à 3 à la clé.

Cette bipolarité pèse lourd sur le groupe et pourrait bien causer sa perte, alors qu’une autre absence des séries éliminatoires et une autre sortie précoce en Championnat canadien s’avéreraient extrêmement difficiles à surmonter pour le club, après trois saisons de médiocrité sportive et d’austérité institutionnelle – y a-t-il rapport de cause à effet? Fort possiblement.

«C’est frustrant parce que ça veut dire que lorsqu’on commence un match on ne sait pas ce qu’on va faire, se désolait Garde, lundi. Je crois que c’est dû à des facteurs qu’on devrait pouvoir contrôler et qu’on doit mieux contrôler.» 

Pourtant, dans l’altitude de Denver, le pilote français avait aligné le même onze partant que face à Philadelphie, une semaine plus tôt.

«Individuellement, il y a eu quelques défaillances, on n’a pas répondu présent comme on aurait dû. J’en veux pour preuve notre faiblesse sur les coups de pied arrêtés. Ces phases de jeu sont le baromètre de l’intensité que l’équipe veut mettre dans son jeu.»

Aux fautes individuelles s’est ajouté un autre sujet récurrent au cours des derniers mois : le manque de rigueur professionnelle de quelques individus au sein de ce vestiaire – une fois encore y a-t-il rapport de cause à effet? Fort possiblement.

«Je crois que nous devons tous être très responsables. Bien-sûr qu’on a des droits quand on est joueur. Quand on est entraîneur on a surtout des obligations, et je pense que là, on a une obligation de réagir et de se comporter en professionnels, pas que 5 ou 10 minutes dans un match, ou à l’échauffement, mais dans la vie de tous les jours, 24 heures sur 24. C’est notre devoir à tous» – Rémi Garde, entraîneur-chef de l’impact

On pouvait s’attendre à ce que cette réalité ne disparaisse pas comme par magie en virant Harry Novillo, mais il est grand temps que Garde trouve les mots, ou les moyens, de faire entrer ces éléments récalcitrants dans le rang.

L’entraîneur avait assuré il y a quelques semaines que la grande majorité de ses joueurs ont un comportement exemplaire. Il serait donc extrêmement dommage qu’une poignée de joueurs qui ne semblent pas avoir la dose nécessaire de professionnalisme ou d’amour pour le maillot Bleu-blanc-noir vienne gâter une campagne qui s’annonçait pourtant prometteuse il n’y a pas si longtemps.

La demi-finale de Championnat canadien disputée au Cavalry de Calgary pourrait bien s’avérer le point tournant de la saison pour l’Impact. Avancer à une finale de coupe, après une série aller-retour qui sera assurément corsée, représenterait un boost crucial pour l’équipe.

Inversement, une élimination face à cette équipe coriace, qui jouera avec la liberté et la faim de celui qui n’a absolument rien à perdre, pourrait venir anéantir le peu de confiance, de solidarité et de force psychologique qu’il reste au sein de ce vestiaire.

Il va sans dire que le match aller de ce soir – 19 h 30, au stade Saputo – est on ne peut plus critique pour les
Montréalais, avec le duel décisif disputé la semaine prochaine sur le terrain inhospitalier de la Cavalerie albertaine.

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