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Journalistes sportifs en colère

Le monde du sport et l’univers de la politique sont intimement liés, et ce, bien au-delà des billets de faveur qu’obtiennent régulièrement les politiciens pour les matchs de Canadien les moins populaires au Centre Bell.

Prenons par exemple le souhait qu’a formulé jeudi la Ligne nationale de hockey, inspirée par l’annonce de l’Institut de la statistique du Québec au sujet de la fermeture possible de son guichet unique de statistiques sur le Québec, le tout pour des raisons budgétaires.

Ainsi, la LNH, soucieuse de rentabiliser davantage ses opérations, a fait part de son intention de fermer son département statistique. Désormais, si les journalistes veulent par exemple connaître le nombre de mises en échec distribuées par P.K. Subban au cours d’un match, ils se devront d’être très attentifs (plutôt que d’être sur les réseaux sociaux) et de disposer d’une bonne calculatrice.

Évidemment, il n’en fallait pas plus pour que les journalistes sportifs, qui s’estiment d’ailleurs victimes de surménage en raison des commandes de leurs employeurs qui les forcent à produire plus de travail qu’à l’époque où Bertrand Raymond n’avait pas de cheveux blancs, crient à l’injustice.

Mise en valeur des joueurs poches
Une des conséquences de cette initiative, si elle voit le jour, sera la diminution du nombre de statistiques globales sur les matchs et les joueurs, mais également l’affaiblissement de la qualité de ces statistiques. En effet, il est fort probable que François Gagnon, par exemple, souvent occupé à twitter, rate quelques mises
en échec de Subban au cours d’un engagement et qu’au final, son analyse du match ne soit pas exacte.

En revanche, et c’est là le souhait caché de la Ligne nationale de hockey, la dilution du talent en raison du très grand nombre d’équipes et du ratio de joueurs poches risque de moins paraître ainsi. En effet, il y a fort à parier que les journalistes concentreront leur cueillette de statistiques sur les joueurs vedettes au détriment des joueurs moins bons, car ceux-ci ont moins d’impact dans un match. Ainsi, en omettant de comptabiliser quelques mises en échec ou encore quelques minutes d’un Subban par exemple, on finira par croire que les joueurs vedettes sont moins bons et que les joueurs moins bons, eux, ne sont pas si pires que ça, mais sans avoir les statistiques pour le prouver. On parlera alors d’une nouvelle parité dans la LNH.

Notons que le seul journaliste sportif s’étant montré heureux de cette annonce est Jean Dion, du Devoir, car il cumule déjà toutes les statistiques de tous les matchs dans son salon. «J’ai encore plus hâte que la saison commence», a-t-il posté hier sur sa page Facebook.

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