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Du cheval au véhicule autonome

Photo: Syda Productions/shutterstock.com

Ma mère est née sur une ferme sur la rive Sud de Québec. Mes grands-parents qui étaient agriculteurs n’avaient ni électricité, ni tracteur, ni camion; ils pratiquaient leur métier comme l’avaient fait leurs ancêtres depuis 300 ans, avec très peu d’innovation. Mon grand-père labourait les champs avec un cheval.

Au cours de sa vie, ma mère a découvert l’électricité, la radio, la télévision et – l’innovation dont elle parle encore aujourd’hui – la machine à laver automatique! Elle a connu aussi les téléphones cellulaires, les téléphones intelligents et l’internet, même si elle ne les a pas encore adoptés.

Jusqu’à récemment, je me disais souvent que ma mère avait vécu plus d’innovations au cours de sa vie que tous les humains avant elles. Et que je n’allais jamais vivre des changements aussi importants. Mais j’avais tort.

L’intelligence artificielle va changer nos vies comme il est encore difficile de l’imaginer. L’une des premières manifestations de cette technologie est le véhicule autonome.

Ces véhicules qui ne nécessitent pas de conducteur humain, ont le potentiel de changer nos vies.

Imaginez que l’heure que vous passez chaque jour à vous déplacer, devient un moment entièrement à vous. Vous pouvez lire, écrire, écouter, surfer, discuter et même dormir!

Imaginez que vous n’aurez plus jamais à chercher un stationnement puisque votre véhicule autonome le fera pour vous.

Imaginez qu’il n’y a plus de conducteurs ivres, distraits, fatigués ou impatients sur les routes. Imaginez que 90% des accidents d’autos sont ainsi éliminés.

Imaginez maintenant que ces véhicules soient partagés et que dès qu’ils vous laissent au travail, ils cueillent un autre passager. Dès que vous sortez du bureau, en cliquant sur votre téléphone intelligent, un autre véhicule vous prend et vous ramène à la maison. Terminez les samedis matins au garage! Et les paiements mensuels!

Imaginez un véhicule électrique autonome qui se rend de lui même à la station de rechargement.

Du point de vue écologique, le potentiel est énorme : moins de véhicules qui consomment moins d’énergie.

Alors que mon grand père devait labourer son champ avec un cheval, mon fils, si jamais il devient agriculteur, fera labourer son champ par son tracteur, pendant qu’il dort!

Les avantages potentiels sociaux et environnementaux sont énormes. Les défis le sont aussi. Allons nous partager ces véhicules ou en acheter davantage pour les personnes qui présentement ne peuvent pas conduire (comme les enfants)? Quels seront les mécanismes de sécurité si jamais un véhicule se fait «hacker»? Le public sera-t-il prêt à accueillir cette technologie sur nos routes? Que feront les millions de chauffeurs (de taxis, de camions et d’autobus) dont les services ne seront plus nécessaires?

L’évolution technologique en soit est une bonne chose et pour ma part, je ne suis pas de ceux qui pensent que l’on doit tenter de s’y opposer. Le débat qu’il faut absolument faire par contre est à savoir comment une technologie sera utilisée et comment nous allons l’encadrer.

En clair, voulons-nous 1/10 des véhicules sur les routes qui seront 100% propres ou voulons-nous deux fois plus de véhicules polluants? Techniquement, ces deux scénarios sont possibles. Le choix est politique.

Et le débat public doit se faire maintenant.

Au stade du prototype, ces véhicules existent déjà sous forme de véhicules personnels, de camions, d’autobus et même de tracteurs! Et ils circulent sur des routes et interagissent avec des humains. Plusieurs manufacturiers ont déjà annoncé qu’ils offriraient sur le marché des modèles de véhicules complètement autonomes d’ici… 2020!

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