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Faire ce qui est juste

Manifestation à Vancouver contre le pipeline Trans Mountain en mars 2016. Photo: La Presse Canadienne

Le 20 avril dernier, Steve Heinrichs et Emilie Smith, deux prêtres, se faisaient arrêter à Burnaby, en Colombie-Britannique, s’opposant à l’oléoduc Kinder Morgan au nom des droits inhérents des peuples autochtones au Canada.

Hier, les deux ont été reconnus coupables d’outrage civil et criminel devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique et purgent présentement une peine d’emprisonnement de sept jours. Les actions se multiplient contre l’oléoduc; je pense notamment au Camp Cloud, aux Tiny House Warriors et aux manifestants qui sont restés suspendus plus 
de 35 heures sous l’Ironworkers Memorial Bridge, à Vancouver. Les arrestations aussi se multiplient.

Kinder Morgan était aussi un enjeu important lors des dernières élections de l’Assemblée des Premières Nations du Canada, qui se sont tenues à Vancouver. Perry Bellegarde, chouchou des libéraux, l’a emporté avec 328 votes au deuxième tour. Les élections étaient plutôt rocambolesques.

Les quatre autres candidats ont pris le micro pour annoncer à tout le monde que la ministre des Affaires autochtones et du Nord Canada, Carolyn Bennett, s’était adressée aux chefs de l’Alberta en plein processus électoral. La rumeur dit qu’elle avait de bons mots pour Bellegarde, ce qui a bien sûr provoqué de vives réactions partout au pays. Juste pour vous le rappeler: seuls les chefs affiliés ont le droit de vote dans cette élection. Nos chefs n’ont pas été à l’écoute de ceux qu’ils sont censés représenter, et ça vaut aussi pour les chefs qui ont apparemment voté en grande partie pour Perry Bellegarde.

Quand nos chefs 
nous laissent tomber, on a besoin d’alliés comme Steve Heinrichs. Je vous ai déjà 
parlé de lui et de son travail comme directeur des relations avec les Autochtones chez Mennonite Church Canada. Steve a adopté une Anishnabe, Abby. Selon lui, se lever pour les droits de sa fille est la chose juste à faire.

Steve Heinrichs a adopté une Anishnabe, Abby. Selon lui, se lever pour les droits de sa fille est 
la chose juste à faire.

Récemment, Mennonite Church Canada publiait Unsettling the Word – Biblical Experiments in Decolonization, un ouvrage collectif réunissant Autochtones et Allochtones. Sous la direction de Steve, le livre s’ouvre sur le passé de l’Église et de la Bible comme arme violente du colonialisme. Dans cet ouvrage, on trouve également plusieurs prêtres qui se penchent sur la façon dont la Bible peut et doit devenir un outil de décolonisation.

Je me rappelle une conversation avec Leah Gazan. Elle me parlait de sa communauté, autrefois fondée par Sitting Bull alors en exil. Elle me disait que celui-ci avec fait son dernier sundance là-bas avant de partir rejoindre la résistance autochtone à Standing Rock. Leah me disait qu’il était parti en sachant qu’il allait mourir, car retourner au front était selon lui la bonne chose à faire.

La tension monte, et Justin Trudeau suscite la division entre les provinces. Drôle de stratégie pour un premier ministre, d’ailleurs. Sur son passage, il rencontrera de plus en plus d’individus qui sont prêts à mettre leur sécurité en danger pour défendre les droits autochtones et l’environnement, car manifester est un droit et c’est la bonne chose à faire.

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