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La haine

People pay respects at a memorial tribute of flowers, messages and candles to the victims on Barcelona's historic Las Ramblas promenade on the Joan Miro mosaic, embedded in the pavement where the van stopped after killing at least 13 people in Barcelona, Spain, Saturday, Aug. 19, 2017. (AP Photo/Manu Fernandez) Photo: The Associated Press

Deux attentats la semaine dernière, le même modus operandi, deux véhicules foncent dans la foule, fauchant la vie. De la haine, des blessés et des morts. Deux idéologies meurtrières d’apparence différente, mais au fond, c’est exactement la même monstruosité.

État islamique, encore, cette exécrable abomination, nous frappe au plus profond de notre joie de vivre, à Barcelone cette fois. Il frappe des familles et des enfants, des touristes de toutes nationalités venus découvrir une des plus belles villes du monde… Rien de plus innocent, rien de plus paisible. Puis, un fou de Dieu, un disciple d’une secte assassine, un terroriste vient semer mort et désolation.

Un ami proche y était avec sa conjointe et ses deux enfants, en vacances, à La Rambla, à quelques dizaines de mètres de l’attaque. Il y a été témoin en direct, il a vu l’horreur et entendu les cris, ses enfants aussi. Ils ont eu peur, ils ont paniqué. Ils vont bien, certes, mais ça les marquera vraisemblablement à jamais. Des fois, je me prends à imaginer être à leur place avec mes filles et ma femme. L’angoisse, l’inquiétude, la peur… Pourquoi tant de haine? Pourquoi?

À Charlottesville, un terroriste suprémaciste fonce dans le tas, recule et refonce, deux fois, question de faire le plus de dégâts possible, de faucher le maximum. Des gens qui sont venus crier égalité et amour, contre le racisme et contre la haine. Ils ont été accueillis par le sang et la mort. Dans la tête de l’extrémiste, il n’y a que violence, destruction et tyrannie.

J’ai regardé le fameux reportage de Vice News sur les événements de Charlottesville. Épouvantable. Comment peut-on être aussi inhumain, aussi ignoble? Comment peut-on être aussi convaincu de la supériorité blanche et de l’infériorité de toutes les autres ethnies au point d’idolâtrer l’esclavagisme et le nazisme! Pour eux, tout le monde est déchet, filth, les gais, les Noirs, les Latinos, les Asiatiques, les juifs, les musulmans, et bien sûr les commies. Ils sont dans un monde parallèle, irréel. Ils étaient cachés, quelque part au fond de l’Amérique, mais aujourd’hui, avec Trump, ils n’ont plus honte de leurs «idées». Ils sont là, en plein jour, et ils ont la haine, beaucoup de haine.

J’écris ce texte à New York, où je suis avec ma famille pour quelques jours de vacances avant la rentrée scolaire. Samedi, nous sommes allés visiter le mémorial du 11-Septembre. Majestueusement triste et douloureux. Nous avons expliqué aux filles ce qui s’est passé ici, le pourquoi et le comment. Elles avaient plein de questions, des questions très difficiles auxquelles nous ne savions pas trop quoi répondre. Comment expliquer la haine et la mort à des enfants? Leur dire qu’il faut continuer de vivre, qu’ils ne nous empêcheront pas de nous aimer, que justement nous devons combattre la haine par l’amour, et que l’amour vaincra un jour, sans doute.

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