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Ma chronique sur la camomille

Photo: Connie Wolf

 

Ça faisait vraiment vraiment longtemps que j’avais envie d’écrire sur la camomille, mais j’attendais le bon moment. On considère à tort cette boisson chaude comme un breuvage de matantes, alors qu’il s’agit en réalité de la drogue dure des petites infusions. L’Organisation mondiale de la santé reconnaît en effet son action pour calmer l’agitation nerveuse et traiter l’insomnie. Même l’observation de ses fleurs est relaxante, mais on attribuerait son pouvoir sédatif à l’apigénine qu’elle contient. Personnellement, je soupçonne cette substance d’être plus puissante que certains canabinoïdes, mais il ne s’agit que d’une vulgaire impression basée sur l’expérience, et aucunement entérinée par le Pharmachien, alors ça vaut ce que ça vaut.

Bien sûr, cela ne devrait pas priver les matantes, ni les mononcles, d’en consommer, mais ses effets sédatifs sont si considérables que c’est à se demander si on ne devrait pas en contrôler l’usage auprès des enfants, ou mettre en garde les personnes à qui viendrait l’idée d’opérer de la machinerie lourde après en avoir consommé. Par contre, il est tout à fait indiqué d’en faire usage avant de s’exprimer sur les réseaux sociaux, bien que la plante puisse avoir des effets inhibiteurs de la colère, réduisant certains besoins d’expression qui seront jugés superflus après consommation. Pour le dire en des termes vernaculaires, la consommation de camomille peut vous procurer un grand sentiment de «ah pis fuck off» devant les petites et grandes controverses qui agitent le 2.0. Cet effet secondaire apporte des bienfaits reconnus par les grands sages de l’Égypte ancienne sur le stress, la tension artérielle, la santé du cœur et parfois même sur la réputation.

Sur le plan de la saveur, on reprochera parfois à la camomille son manque de goût ou, au contraire, sa légère amertume. Pour une expérience optimale, on recommande d’infuser une à deux cuillerées à thé des fleurs de la plante dans 16 onces d’eau presque bouillante, de 4 à 7 minutes, selon l’intensité recherchée. On peut en consommer le soir avant de se coucher, mais elle peut aussi être trimballée à l’aide d’une tasse thermos au travail ou à l’école, surtout lors de la cruciale période de fin de session. Il n’y a rien de tel que de sentir son coeur haletant reprendre un rythme normal pour performer lors d’une présentation orale ou d’un embêtant examen à développement. Respirer par le nez, prendre une petite lampée de camomille, puis foncer avec confiance dans la vie.

À l’approche des fêtes, nous avons tous un peu la langue à terre – pour ne pas parler d’autres organes – et nous ne contenons plus notre excitation à l’idée de déballer la NES Classic commandée au Père Noël. Les appels à l’aide pour passer à travers cette période sombre de l’année se multiplient sur les réseaux sociaux au même rythme que les malaises occasionnés par les photos ratées de super lune. Aux lampes de luminothérapie, applications de méditation, posologie d’Oméga-3 et autres recommandations musicales, j’ai pensé ajouter ma pierre à l’édifice des prescriptions nouvelle-âge salvatrices afin de survivre à décembre en vous partageant mon amour de la camomille. Pour d’autres trucs d’alimentation bonne-mine, je vous recommande aussi la lecture de ma chronique sur le tofu.

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