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Le courage et son contraire

Photo: Josie Desmarais/Métro

Courage: n.m. (dérivé de cœur).
Fermeté, force de caractère qui permet d’affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles: Avoir du courage.

Le courage est une question de choix. C’est ce qui rend la chose si admirable. On choisit d’être courageux, il n’y a rien d’inné là-dedans. Le courageux n’est pas celui qui sort de la maison en feu pour sauver sa peau, mais plutôt celui qui décide d’y retourner pour sauver son chat. Le courage comporte une part de risque et exige donc une certaine force.

Quand on parle d’avoir le courage de ses opinions, il est sous-entendu qu’on devra défendre son point de vue à un moment donné. Pareil pour celui ou celle qui aura le courage de se remettre en question.

Deux semaines après les dernières élections, je me demande si les membres du Parti québécois et du Parti libéral du Québec afficheront le courage nécessaire pour repartir à zéro. Parce qu’on ne se racontera pas d’histoires, c’est bel et bien là qu’ils se trouvent à l’heure où on se parle. J’ai hâte de voir si les libéraux vont avoir le courage de faire comprendre à Alexandre Taillefer qu’il n’est décidément pas l’homme de la situation par les temps qui courent. Dans le même esprit, je leur souhaite d’opter pour le renouvellement plutôt que pour la continuité s’ils espèrent susciter un minimum d’attrait au prochain scrutin.

Parlant de changement, j’ignore si le Parti québécois aura le courage d’aller jusqu’à fermer ses livres, quitte à tout recommencer avec une nouvelle formation et un nouveau programme qui logeront à une nouvelle adresse. Il y a trop de gens de qualité parmi les survivants de ce groupe pour les laisser continuer à porter de vieux habits qui tombent en lambeaux. Le courage, c’est pouvoir se regarder en face, quitte à se faire violence. En y allant avec droiture et franchise.

Tout le contraire de ce qu’ont fait Justin Trudeau et François Legault dans le dossier de son éminence Michaëlle Jean, qui cherchait à obtenir un second mandat à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. Quel formidable duo de pleutres! Quelle méprisable abstention…

Plutôt que d’afficher leurs insatisfactions respectives quant au travail (!) accompli par la dame ces dernières années (inclure dans l’équation son «brillant» passage sur le trône de la gouverneure générale…), ils ont préféré s’abstenir en offrant de se rallier à la majorité dans le choix d’une nouvelle secrétaire générale de l’OIF. En termes moins polis, nos deux PM ont préféré se fier aux autres pour faire la sale job à leur place. Dans un accès de cynisme sans précédent, Justin-le-juste a même rendu hommage à la secrétaire sortante pour ses nombreuses réalisations… Pleutre et menteur, par-dessus le marché. C’eût été pourtant si simple de dire la vraie raison: il ne voulait tout simplement plus la voir dans le portrait.

Dans cette ère où la fuite se déguise en correction, le courage prend souvent le bord des coulisses.

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Vu et à revoir: le spectacle Ça d’André Sauvé. Brillant, tellement brillant, totalement brillant. Voilà un être unique et pas seulement en raison de son côté hirsute. Pouvoir débiter autant de textes signifiants et finement ciselés tient de l’exception. Entendu en sortant de la salle: «Lui, mettons qu’il est sur la tablette du haut.» C’est exactement ce que je pense. En supplémentaires au Théâtre St-Denis, les 8 et 9 février prochain.

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Vu: la pièce Bonne retraite, Jocelyne de Fabien Cloutier. Rien de tel qu’un party de famille pour ressortir son ardoise de reproches. Ça donne un beau mix sucré-salé de drôlerie et de cruauté qui m’a fait éclater de rire à de nombreux moments. Efficace comme le duo Meunier-Saïa des belles années. Petit conseil: lisez le programme avant le spectacle pour comprendre le qui-est-qui dans l’histoire. Avec neuf comédiens qui ne quittent jamais la scène, le manque de symétrie de cette famille vraiment toute croche peut parfois porter à confusion. Hormis ce mince détail, je vous recommande ce spectacle sans la moindre réserve. En rappel en juin 2019 à La Licorne. Les billets s’envolent déjà à une vitesse folle.

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On aura beau le surnommer «le col roulé» et essayer de comprendre pourquoi on lui a accordé un contrat aussi lucratif il y a de cela quelques années, il n’en demeure pas moins que Tomas Plekanec a maintenant disputé son 1000e match en carrière, presque tous avec le CH. Tout ça en présentant une moyenne de 50 points par saison et en étant installé au 13e rang des marqueurs de tous les temps dans le chandail trois couleurs. Nos respects au monsieur, un des rares à avoir apprécié chacune de ses années passées à Montréal.

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