Soutenez

887 prise 2, l’autre mémoire

Photo: Collaboration spéciale

La semaine dernière, je suis retourné au TNM voir la reprise du spectacle 887 de Robert Lepage, une pièce qui traite de la mémoire. Sur la mémoire, mais avant tout, sur la fragilité de celle-ci, sur les trous qui s’y créent au fil du temps et conséquemment, sur le risque de la perdre si on ne l’entretient pas. Parce que c’est un devoir de ne pas oublier. Jamais. Un individu qui perd la mémoire est un être démuni. Pareil pour une communauté. Si la perte de mémoire est une tragédie, ne pas prendre tous les moyens pour la garder bien en vie n’est ni plus ni moins qu’un crime perpétré contre soi-même et les autres.

Revoir Robert Lepage aussi étincelant sur la scène d’où on l’a chassé pas plus tard qu’en juillet m’a à la fois comblé et foutu un méchant coup de cafard. Comblé parce que le spectacle est absolument splendide, et déprimé (aussi gêné…) parce que l’injustice dont il a été victime lors du dernier Festival de jazz était encore plus criante. Professionnel jusqu’au bout des ongles, Robert Lepage a livré son 887 comme si rien de tout cela n’était arrivé il y a somme toute très peu de temps. Et pourtant… Il ne faudra jamais oublier qu’un jour, on en est arrivé là. Et surtout, pourquoi et comment on en est arrivé là. Dans un débat parti tout croche qui s’est terminé en queue de poisson sans rien régler ni faire avancer quoi que ce soit.

Dans toute sa grandeur et avec son indiscutable génie, Lepage continue son travail de passeur de savoir. Il le fait avec brio dans 887 comme il l’a fait dans toute son œuvre. Sa pièce sur la mémoire servira désormais à ça. À nous rappeler de ne pas commettre les mêmes erreurs.

***

L’honorable Adrienne Clarkson a été gouverneure générale du Canada de 1999 à 2005. Pendant ces six belles années, elle a été, on s’en doute bien, dûment rémunérée pour ses loyaux et royaux services. Ajoutez à cela qu’elle a perçu pas moins de 1,6M$ de pension depuis qu’elle a cédé son trône. En langage d’initié, on appelle ça un maudit beau pactole.

Depuis qu’elle a tiré sa révérence il y a 13 ans, Mme Clarkson a également réclamé la somme de 1,1M$ pour rembourser diverses dépenses inhérentes à son haut rang et à une avalanche d’invitations qu’elle reçoit sur une base quotidienne, pour ne pas dire sur une base horaire. Pour vous donner une idée, notre quasi-reine prétend avoir meublé ses moments libres en participant à 182 événements au cours de la seule année 2017! Faites le calcul vous-même: en l’harnachant de la sorte 52 semaines par année, ça donne une ronflante moyenne de 3,5 événements par semaine. Pire, Mme C. dit que ce nombre déjà énorme représente à peine 25% des invitations qu’elle a reçues cette année-là. On rit pu.

Question: en tant que contribuable, ne vous sentez-vous pas mal à l’aise d’imposer un tel train d’enfer à une respectable dame âgée de 79 ans? J’sais pas pour vous, mais moi, je file si cheap que je crois qu’on devrait la délester pour de bon de cette lourde tâche au plus tôt. Y a quand même bien des limites à abuser des gens qui ont trop bon cœur…

***

Dimanche après-midi, un cheval de calèche littéralement à bout de souffle est tombé raide mort dans une rue du Vieux-Montréal. La pauvre bête venait, semble-t-il, tout juste de reprendre du service après avoir été mise au rancart pendant un certain temps pour cause de maladie. Serait-il possible que l’animal ait été remis trop rapidement sur le chemin? On ne le saura jamais, le cheval n’a pas eu le temps de se confier sur son état de santé avant de crever à la tâche. Une fois de plus, je crois bien qu’on sera pris pour en penser ce qu’on veut.

En attendant, chaque jour qui passera avec des chevaux qui continueront à parcourir nos rues sera un jour de trop.

***

Vu: le film Bohemian Rhapsody. Considérant la tempête de mauvaises critiques qui ont accompagné la sortie de cette vue basée sur la vie de Freddy Mercury, je m’attendais au pire. Or, j’ai trouvé ça bien correct au final. Probablement que j’avais suffisamment baissé la garde pour accueillir la chose avec un minimum de satisfaction. Bien entendu, je n’ai pas appliqué une grille d’analyse trop rigide sur ce genre de film. Y’a des fois où ce n’est pas vraiment nécessaire.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.