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Les impacts du Pacte

Dominic Champagne Photo: Archives Métro

Je n’ai pas signé le Pacte. Non pas parce que je suis contre, bien au contraire: j’endosse totalement ce qu’on y propose et je suis prêt à faire le maximum pour apporter ma contribution. Mais je ne le signerai pas. Parce que je suis comme ça. Parce que ma parole est aussi forte, sinon plus, que ma signature, et parce que, de toute façon, c’est avant tout à moi-même et à mes proches que j’aurai un jour des comptes à rendre. Nul besoin de signer une pétition pour ça. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir une bonne pensée pour ceux et celles qui l’ont publiquement fait. D’ailleurs, le procès a posteriori fait aux signataires du Pacte m’a un peu beaucoup écœuré.

Plus moyen de s’engager dans quoi que ce soit sans exciter nos Colombo de la rectitude. Ils sont faciles à reconnaître: ils gueulent sans arrêt et s’insurgent sur commande à propos de n’importe quoi. Leur démarche est simple: ils sont contre! Dites-leur bleu, ils diront rouge. Montrez-leur la gauche, ils répondront par la droite. Ce qui les motive, c’est d’être à contre-courant. Ça les fait se sentir très importants.

Ça ne faisait pas cinq minutes que le regroupement des signataires du Pacte avait annoncé sa position qu’on déclenchait, sur les réseaux sociaux et autres réseaux tout court, une chasse aux sorcières en bonne et due forme. «Untel se promène en VUS! L’autre fait des tours d’avion pour sauter en parachute!! Pis ça a l’air que chose, là, a une chambre d’amis dans sa grosse maison, alors que tout le monde sait très bien qu’il n’a même pas d’amis!!!» Give me a break, simonac…

C’est pour ça que je n’ai pas signé le Pacte. Parce que je n’ai pas envie de me faire écœurer. Parce que ça ne me tente pas qu’un fin limier vienne me dire que j’ai déjà acheté de l’eau embouteillée, je le sais déjà. Pas plus que je n’ai envie de me faire rappeler que j’ai déjà conduit une Jeep qui roulait sans le moindre dispositif antipollution dans mes jeunes années. Je n’ai pas signé le Pacte parce que j’ai trop peur que quelque part, on se souvienne que j’ai déjà jeté un bâton de pop-sicle dans le canal en allant au parc avec mes chums pour faire péter des pétards à mèche.

Pour la saine suite du monde, j’ai déjà décidé que je n’achèterai plus de bouteilles d’eau et que je partagerai ma prochaine voiture dès que je reviendrai en ville. Et j’ai bon espoir d’atteindre l’objectif du zéro déchet au plus sacrant.

Comme les signataires du Pacte, je serai pris à vivre avec mes contradictions jusqu’à la fin de mes jours tout en étant prêt à m’engager à faire mieux qu’avant. Les deux se peuvent, quoi qu’en pensent certains.

Peut-être qu’un jour, dans notre monde qui cherche sans cesse la perfection, la pire des pollutions sera celle des donneurs de leçons.

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À visiter: le Salon du livre de Montréal 2018, qui commence dès demain à la Place Bonaventure. Parce qu’il faut lire et parce que rien n’égale une chaleureuse salutation «en personne» pour encourager nos gens de plume à continuer.

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On a écouté: la version 50e anniversaire remasterisée de l’album blanc des Beatles. Le travail de Giles Martin, digne fils de papa George, tient du quasi-miracle. Des cordes brillantes comme jamais, des cuivres déterrés du fin fond du jardin, un feeling général ressuscité, un résultat magistral. C’est pour ça qu’on aime les Beatles et leur manière de gérer leur patrimoine. Parce que 50 ans plus tard, alors qu’on pourrait sortir n’importe quoi avec l’assurance d’en vendre tout plein aux accros, on continue d’offrir des produits de grande qualité.

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Vu: Aura, le spectacle lumineux et musical de Moment Factory, présenté à la basilique Notre-Dame. Oui, je sais, il était grandement temps, la chose étant à l’affiche depuis déjà 18 mois. Comme dirait l’autre, il n’est jamais trop tard… Le résultat est pour le moins stupéfiant. Il y a trop à voir, je vais sûrement y retourner. Et cette fois-là, peut-être que je serai reçu dans ma langue maternelle parce que mercredi soir passé, c’est en anglais que j’ai été accueilli à la billetterie ainsi qu’à l’entrée.

Amis de l’église, qu’on se le dise, Montréal est une ville française. Même les touristes peuvent comprendre ça.

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J’aime bien ce qui se fait généralement à RDS. Là où je décroche, mais alors là, totalement, c’est quand on veut faire dans le comique. Déjà qu’on avait à se taper les traits d’esprit du brillantissime André Roy, cette année on a décidé d’ajouter l’émission Avec pas d’match à la programmation. Le concept est simple: pendant un vrai match du Canadien, sur RDS2, on montre du monde qui regarde le hockey en mangeant des chips et en disant des stupidités d’une insignifiance sidérale. Pour animer cette méchante patente à bosses, on a demandé à deux artistes qu’on se gardera de nommer par charité chrétienne.

Le résultat est plus que gênant et plutôt débile. Du si beau temps d’antenne ainsi gaspillé. Un peu plus et on se croirait à TVA Sports…

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