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Le drôle d’éclairage

Sylvain Ménard

C’était un beau samedi après-midi bien tranquille. Pendant que je me préparais physiquement et mentalement à regarder la finale chez les dames aux Internationaux de tennis des États-Unis, ma chatte Minette gratouillait frénétiquement le coin de la porte pour rejoindre l’écureuil qui la bavait de l’autre côté de la vitre. Tout allait bien. Trop bien. Jusqu’au moment où, en surfant sur le web, j’ai été frappé de plein fouet par la terrible nouvelle: Maripier Morin et Brandon Prust se séparent.

Bang! Comme ça… On n’est jamais préparé à encaisser une telle gifle.

Dans le mot qu’elle a publié sur Instagram, la nouvelle esseulée a remercié le public de son soutien indéfectible au cours des 10 dernières années et a exprimé le souhait de vivre ce moment extrêmement difficile dans l’intimité. On la comprend, ça doit être bien plate de «brailler» une séparation devant un parquet rempli de vautours qui en veulent, en prennent et en redemandent à l’infini.

Les mêmes vautours qui ont relayé les 100 000 égoportraits que le couple prenait dans des temps meilleurs. Quand il faisait bon étaler son bonheur et sa face sur toutes les plateformes. Oh que ça doit être difficile de se taper une insolation pareille après avoir tant couru après le feu des projecteurs. J’ai chaud juste à y penser…

«On la comprend, ça doit être bien plate de ”brailler” une séparation devant un parquet rempli de vautours qui en veulent, en prennent et en redemandent à l’infini.»

Ça m’a ramené à l’histoire de Caroline Néron, celle qui doit finalement rendre les armes après avoir perdu son combat contre l’impossible. Quand tout allait rondement, on la voyait partout, exposant sa recette du succès sur toutes les tribunes.

Dragonne assumée, elle dispensait son savoir à des aspirants entrepreneurs gonflés d’espoir et, quand il lui restait du rare temps de «lousse», elle prenait la pose pour faire la première page de magazines d’affaires où on célébrait son fulgurant success-story.

Quand on a su que cette réussite colossale était en fait une grosse balloune gonflée au gaz fumiste et que le supposé château de la comtesse était hypothéqué jusqu’à la dernière poutre, la principale intéressée a elle aussi souhaité vivre son échec dans l’ombre.

Loin des médias qui lui avaient pourtant offert un volume incalculable de publicité gratuite pour ses scintillantes boutiques. C’est fou comment certains bijoux peuvent perdre très rapidement de leur éclat.

Je reviens donc à samedi après-midi. En continuant à fouiner un peu partout sur mon portable, j’ai appris que la salle d’accouchement de l’hôpital de Saint-Eustache allait être fermée pendant quelques jours en raison d’une pénurie d’infirmières qui perdure de façon endémique.

Je répète: faute d’infirmières dûment reposées – les médecins sont aussi au bout du rouleau –, on a fermé une salle d’accouchement dans un hôpital de la Rive-Nord et redirigé des femmes sur le point de mettre des enfants au monde vers d’autres centres hospitaliers situés à Saint-Jérôme, à Laval ou à Montréal. Cela se passe au Québec en 2019.

Et, dans les nouvelles, la séparation de Maripier et Brandon a occupé sensiblement le même espace.

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À l’affiche cette semaine: Miles Davis: Birth of the cool, du réalisateur Stanley Nelson. Un documentaire fascinant, à la hauteur de l’artiste. Une avalanche d’images inédites sur une musique qui prend aux tripes. Une histoire extraordinaire, racontée par des témoins, amis, musiciens et mêmes quelques ex-compagnes. Ce portrait cru d’un homme on ne peut plus complexe est d’une efficacité rare. C’est présenté en exclusivité dès vendredi au Cinéma du Parc.

Vu: l’expo World Press Photo qui est présentée jusqu’au 29 septembre au Marché Bonsecours. Encore une fois, le monde, celui qui nous échappe trop souvent, s’est donné rendez-vous à Montréal. Les images sont tellement fortes que vous finirez littéralement par les entendre en les observant. Ne reste que deux semaines. Allez-y avant la cohue des derniers jours.

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La renaissance des Alouettes se poursuit. C’est fou comme le renvoi de certains éléments toxiques à la direction a pu faire virer le vent au stade Percival-Molson. Promesse tenue: me suis racheté des billets.

 

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