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Points de suspension…

Sylvain Ménard

Chaque année, c’est la même affaire. Quand vient le temps d’arracher la dernière page du calendrier, on se demande toujours comment dresser un bilan qui se tienne, comment placer la recension exacte des événements qui ont marqué les 12 derniers mois sans rien échapper.

Et chaque fois, c’est peine perdue. De toute façon, on n’est pas tous touchés de la même manière par tout ce qui se passe. Dans le grand champ de patates de l’actualité, ce n’est pas tout le monde qui repart avec la même recette de poutine, si je puis m’exprimer ainsi.

On vient de traverser une bien drôle d’année. Une année à deux sens, écartelée entre l’espérance et «l’exaspérance». Une année où un demi-million de personnes alarmées par la situation climatique (surtout des jeunes) ont marché dans la rue pour aller à la rencontre de l’amie Greta, la messagère venue du lointain.

Au même moment sur la scène fédérale, le Parti vert menait la campagne électorale la plus insignifiante de son histoire. Un beau paradoxe mêlé de vert et de brun. Levez la main ceux et celles qui croient encore que la solution viendra des vieux partis…

Ce fut l’année où Desjardins a vu les données personnelles de ses membres partir comme si ses ordis étaient des mangeoires à ciel ouvert. Ce n’est qu’un début, on gage combien que toutes les autres banques, sans la moindre exception, vont devoir tôt ou tard admettre la même faiblesse de leurs dispositifs de sécurité?

On vient de traverser une bien drôle d’année. Une année à deux sens, écartelée entre l’espérance et «l’exaspérance».

Et, sans vouloir vous faire trop peur, attendez-vous à ce que les gouvernements soient pris, eux aussi, à annoncer qu’on a allègrement pigé dans le buffet de nos informations confidentielles. Le verdict est clair et sans équivoque: on a complètement perdu le contrôle de la machine, nos données «privées» sont à la portée de tout un chacun et elles étaient bien mieux protégées du temps où on les gardait rangées dans une boîte de chaussures sous notre matelas.

Cet automne, hormis la dérape du Programme de l’expérience québécoise destiné aux étudiants et travailleurs venus d’ailleurs, le gros dossier à l’Assemblée nationale aura été celui du hoodie en coton ouaté jaune-orange porté par la députée Catherine Dorion, qui aurait tellement intérêt à utiliser d’autres moyens pour se démarquer. Ça va arrêter quand, ces histoires-là? Quand ses collègues vont en avoir assez? On dirait que ça s’en vient. Les êtres singuliers finissent souvent par être poussés en bas de leur marge…

En 2019, le débat sur la liberté d’expression a été relancé par une discussion sur le droit de faire une joke plate, méchante et répétée trop souvent. Comme le disait le collègue Ferrandez à la radio l’autre matin, la liberté d’expression a été inventée pour donner une chance aux faibles de s’en prendre aux forts, pas le contraire. Tout est là, je n’en rajouterai point. Au milieu d’un argumentaire tordu à souhait, cet implacable constat fait du bien à entendre.

Encore une fois, une fois de trop, 2019 aura été une année où des hommes incapables de gérer la réalité ont décidé d’en finir avec leur vie et ont égoïstement choisi d’interdire à leur compagne et à leurs enfants de poursuivre la leur. Alors que je m’apprête à fermer les livres, c’est aux absents que je pense.

Dans quelques jours, on se donnera une autre chance de tout repartir à zéro. Déjà hâte de vous retrouver de l’autre côté du Bye-Bye. On vous aime gros. XX

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