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«In abstentia»

Les temps sont durs pour le contribuable du coin. Un maire de la Rive-Nord accusé de gangstérisme. Les deux derniers élus à la tête de Montréal qui ne furent guère meilleurs que des nains de jardin borgnes parqués dans une cour de pillage. Tout cela sans parler de la Rive-Sud, qui devrait révéler quelques sombres secrets sous peu. Quel portrait laid et déprimant. Et le pire dans tout ça – permettez-moi de l’écrire avec toute la délicatesse du monde et de remonter mon capuchon avant que la chicane ne pogne –, c’est que tout cela est aussi un peu de notre faute. Désolé, mais le premier pas vers la résolution du problème réside dans la reconnaissance d’une certaine part de responsabilité collective. Faudra bien y venir un jour.

Êtes-vous allé voter au dernier scrutin municipal? À Montréal, la majorité – soit 6 électeurs sur 10 – a choisi de ne pas le faire. À Laval, c’était encore pire. En conséquence, sachez que tout ce beau monde a légitimement et malheureusement perdu le droit de se plaindre. C’est bien poche, mais c’est comme ça. Si les absents n’ont pas obligatoirement toujours tort, il leur arrive parfois de perdre certains privilèges…

Ceux-là pourront toujours chialer à pleins poumons, gueuler comme des putois et râler comme le yâbe, tout ce monde devra reconnaître un fait : le terrain de jeu où les fripouilles se sont payé la traite au fil des ans, c’est un terrain qui leur a été concédé sans que personne ne s’attarde trop à ce qu’ils y faisaient. Et ne venez pas me dire que vous n’avez jamais eu de soupçon sur la «crochitude» des administrations Vaillancourt, Tremblay et autres brillances du paysage municipal environnant.

Peu importe le genre de magouille, les abuseurs profitent toujours des failles du système en place. Et comme la base de notre système démocratique repose sur l’individu – c’est vous et moi, ça –, il aura fallu que notre implication fasse défaut quelque part pour en arriver là. Pas de quoi être fiers. C’est ce qui arrive dans un monde où on désigne le gouvernement en utilisant le EUX, alors qu’il s’agit bel et bien de NOUS.

Quelles leçons allons-nous tirer du triste théâtre qui nous déçoit sans cesse? Libre à vous d’en tirer vos propres conclusions. Mais s’il fallait que tout ce brassage de merde provoque chez nous une prise de conscience et le goût de voir de plus près aux affaires de la collectivité, ça serait toujours bien ça de pris. À l’opposé, si notre rapport avec nos élus ne change pas après tout ça, on pourra le confirmer une fois pour toutes : on a vraiment les gouvernements et les gouvernants qu’on mérite…

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Le Canadien a finalement perdu. Pas de quoi se mettre en petite boule dans le coin, z’ont fait ce qu’ils pouvaient avec c’qu’ils avaient. Rien qu’à voir, vers la fin, ceux qui retournaient au banc pliés en deux tellement ils étaient poqués, il était interdit d’imaginer une plus longue route en séries. On dit merci pour la belle et courte saison, on s’est bien amusés. Les jeunes sont aussi bien bons. Manque juste quelques grands frères et on va finir par l’avoir, notre parade. Mais pas tout de suite par exemple. Et vraisemblablement pas avec Carey. Celui-là est émotivement trop fragile et ça n’ira pas en s’améliorant. Dommage. Pour lui surtout.

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À lire :  Francœur :  le rockeur sanctifié, de Charles Messier. Un beau voyage dans l’univers étonnant de notre Lucien à nous. Un homme de cœur, c’est même écrit dans son nom.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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