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Inégalités salariales: quand les femmes ont l’avantage

RIO DE JANEIRO, BRAZIL - AUGUST 05: Gisele Bundchen walks on the stage during the Opening Ceremony of the Rio 2016 Olympic Games at Maracana Stadium on August 5, 2016 in Rio de Janeiro, Brazil. (Photo by Ezra Shaw/Getty Images) Photo: Getty Images

C’est assez inusité: alors que l’équité salariale entre les hommes et les femmes est loin d’être acquise dans la très vaste majorité des domaines, voilà que la directrice de l’agence de mannequins londonienne Premier Model Management a souligné les inégalités qui persistent dans son industrie dans une entrevue à la BBC. Et cette fois, ce serait à l’avantage des femmes.

Selon Elizabeth Rose, «le top 10 des mannequins féminins engrange des millions, [mais] seul le top 3 des mannequins hommes dépasse le million». Les chiffres qu’elle avance ne feront pleurer personne, mais ils méritent qu’on y revienne. Un défilé important peut rapporter jusqu’à 40000 livres (67500$CAN) à une mannequin en vue. En comparaison, un homme recevrait environ 10 000 livres (16900$CAN) pour le même travail.

Est-ce que cet état de fait est appelé à changer? «Grâce à l’émergence de personnalités accros aux réseaux sociaux comme David Gandy, Jason Morgan et Lucky Blue Smith, l’idée du mannequin homme ultra-connu fait son chemin, suppose l’Agence France Presse. Si l’on ajoute à cela l’explosion du marché des cosmétiques masculins – le segment de la coiffure en particulier devrait croître de façon constante ces trois prochaines années – et la récente apparition des fashion weeks masculines organisées indépendamment à New York, Milan, Paris et Londres, il y a fort à parier que ces messieurs bénéficieront bientôt d’une plus forte influence (et de plus gros chèques).»

Pour le moment, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le magazine Forbes a déjà révélé que Gisele Bundchen, la mieux payée au monde, a gagné 47M$US en 2014, contre 1,5M$US pour le mannequin vedette Sean O’Pry. Des données qui n’indiquent pas, par ailleurs, quelle portion de ces sommes est véritablement allée dans leurs poches.

Pour une fois que les femmes reçoivent un meilleur salaire que les hommes, diront certains… On pourrait arrêter là la réflexion, mais ce serait passer outre le fait que cette profession permet à certains de gagner (grassement) leur vie tout en faisant la promotion d’un modèle unique de beauté, et ce, tant en ce qui concerne la minceur des femmes que la musculature des hommes.

Je serais curieuse de voir combien de mannequins dites «taille plus» figurent au sommet de ce palmarès. Ici, il me semble que ce ne soit pas tant les disparités hommes-femmes que l’on doit mettre en lumière, mais plutôt les dysfonctionnements et les non-dits. Rappelons, encore une fois, que cette industrie peut aller jusqu’à exiger d’une jeune fille qu’elle ne mange que trois pommes par jour pour connaître le succès.

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