Ode aux centres-villes – le coeur de Lac-Mégantic

Samedi, je ne pouvais quitter des yeux mon écran : le brasier, la désolation, puis l’inquiétude, le désespoir. Près de 24 heures après le déraillement de ce funeste train, le centre-ville de Lac-Mégantic n’est plus qu’une plaie béante au coeur de la petite municipalité.

Ça fait mal. Sans doute suis-je biaisée parce que j’y suis née et y ai grandi. J’ai sillonné ces rues à vélo. J’ai fréquenté ces établissements. Je connais certains de ceux qui sont aujourd’hui portés disparus.

Au-delà de la tragédie humaine qui se vit au fin fond de l’Estrie, on pleure aussi un centre-ville qui grouillait de vie. La rue Frontenac n’avait rien de la rue Principale que décrivait Dédé Fortin. À Mégantic, malgré le centre commercial, le Wal-Mart et l’immense Canadian Tire, tous situés dans le secteur nord, le centre-ville n’avait pas dépéri pour autant. Une fierté. Les boutiques de niche et les restos les plus intéressants s’y trouvaient d’ailleurs toujours. Des édifices historiques et des maisons patrimoniales, aussi. Et puis, il y avait le parc des Vétérans, oasis de verdure qui surplombait le lac.

Ce panorama idyllique s’est envolé dans un épais panache de fumée noire aujourd’hui. Et on attend maintenant des explications de Montreal Maine & Atlantic Railway.

Chose certaine, à voir les dégâts, pour réanimer le coeur de Lac-Mégantic, il faudra tout un électrochoc.

Ce billet est dédié à ma famille et à mes amis, aux réfugiés à la Polyvalente Montignac et aux quelque 6000 citoyens de la région de Lac-Mégantic.

Merci au photographe Claude Grenier qui m’a gracieusement fourni les photos.