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Élections locales, portée nationale

Frontière
Andréanne Bissonnette - Métro

La semaine dernière, les électeurs de quelques États américains ont été appelés aux urnes pour faire pourvoir des postes locaux et se prononcer sur des propositions d’amendements.

Parmi ces États se trouvaient la Virginie et le Kentucky, où les résultats pourraient avoir des effets importants sur les droits des femmes et des LGBTQ – à l’échelle tant locale que nationale.

En Virginie, le parti démocrate a repris les rênes du Sénat et, en janvier, à l’investiture des nouveaux élus, il confirmera son contrôle des trois paliers de gouvernement.

Or, depuis plusieurs années, les démocrates de cet État sudiste de plus en plus progressiste militent en faveur de la ratification de l’Equal Rights Amendment (ERA), un projet de loi adopté au Congrès en 1972.

L’ERA permettrait d’inclure dans la Constitution une protection des droits de toutes et de tous, indépendamment de leur sexe.

Or, l’amendement ne peut être validé sans l’approbation de 38 des 50 États.

En janvier, la Virginie pourrait devenir ce 38e État, ouvrant ainsi le débat quant à la validité de la clause temporelle, qui imposait une ratification avant 1982.

Les impacts immédiats d’une ratification ne seraient pas révolutionnaires, la Cour suprême, sous l’impulsion de Ruth Barder Ginsburg, ayant adopté des jugements protégeant les citoyen.ne. s face à des discriminations sur la base du sexe.

Sur le long terme, l’ERA pourrait limiter les possibilités qu’une Cour suprême conservatrice infirme ces décisions.

Au Kentucky, considéré comme un bastillon républicain, le démocrate Andy Beshear semble se diriger vers une victoire – par une faible avance de 5 086 votes (sur un total de 1,4 million) – face au gouverneur sortant, Matt Bevin.

Les résultats, actuellement contestés par Bevin, ont causé la surprise.

Au-delà des leçons que les partis peuvent tirer quant aux électeurs, ces résultats pourraient avoir des effets concrets sur les femmes du Kentucky.

En effet, un des enjeux saillants de la campagne a été l’accès à l’avortement, Beshear faisant les frais d’attaques en raison de son soutien explicite à Planned Parenthood, dans un État particulièrement conservateur sur la question.

Certes, face à un Congrès républicain, les possibilités que Beshear puisse intégrer un agenda plus progressiste sur cet enjeu sont minces, mais son droit de veto pourrait mettre un frein aux volontés conservatrices.

De plus, alors que Bevin voulait contester une décision juridique bloquant l’application d’une loi interdisant l’avortement au-delà de la sixième semaine de grossesse (loi souvent appelée heartbeat bill), Beshear, procureur général actuel de l’État, a vertement critiqué cette loi et ne risque pas de contester la décision de la Cour fédérale.

Les élections de la semaine dernière ne sont certes pas les plus déterminantes ni les plus médiatisées, mais à moins d’un an des présidentielles de 2020 et après une série de lois anti-avortement limitant les droits des LGBTQ et d’attaques envers des programmes et des domaines qui touchent d’abord les femmes, les impacts locaux et nationaux pourraient être concrets et positifs.

Alors que plusieurs lois sont controversées et se dirigent vers une contestation potentielle devant la Cour suprême, les élections locales prennent de plus en plus d’importance – que ce soit pour le maintien des droits existants ou pour la protection d’autres droits.

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