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Lettre au ministre d’Éducation, l’absence des services de garde

Préparer la deuxième vague de la COVID-19

Au ministre de l’Éducation, Jean-Francois Roberge,

Je n’ai plus de commissaire vers qui me tourner alors je m’adresse directement à vous.

Ma fille aînée aura 5 ans dans 10 jours, elle rentre en maternelle, elle a hâte, mais elle ne comprend pas pourquoi elle a fini la garderie vendredi, mais n’a pas commencé l’école lundi. Elle voit bien en plus que ses parents sont stressés. Pourquoi? Pas à cause de la COVID-19, de la rentrée bizarre qui s’organise, mais bien parce que le service de garde n’est pas ouvert, cette semaine.

Comme c’est nouveau pour nous, le système scolaire, on n’a pas pensé une seule seconde que l’on devrait s’occuper de notre fille pendant une semaine.

Le CPE nous a annoncé au 10 août que la dernière journée serait le vendredi 21 août, mais nous a rassurés en disant qu’il y a habituellement un service de garde offert à l’école primaire. Après une demande de notre part, l’école primaire a envoyé un formulaire pour l’inscription au service de garde, à 16 $ par jour, du mercredi 26 au vendredi 28 août. On s’est demandé pourquoi ça ne commence pas dès le lundi, mais on n’a rien dit, on s’est inscrit prévoyant deux jours de congés et un peu de budgets. Finalement, il n’y avait pas assez d’inscriptions alors le vendredi 21 août, on a reçu un courriel: «désolé», trouvez-vous une autre solution.

Est-ce parce que ce n’est pas rentable? On a pensé aux camps de jours. Ils sont fermés, les employés reprennent le CÉGEP. On a demandé aux voisins: «C’est la même chose chaque année, on prend une semaine de vacances».

On a demandé à la maman d’une amie: «J’envoie toujours mes filles une semaine à Québec chez les grands-parents». On a finalement trouvé de l’aide chez la maman d’un ami de la garderie qui vient de terminer ses études et se cherche un emploi. Hier, on reçoit un courriel, un autre du service de garde de l’école: «désolé, à cause de la pandémie et des « bulles », vous ne pourrez pas envoyer votre enfant au service de garde. Vous devez aussi la garder à la maison le lundi 31 août et le mercredi 2 septembre prochain!»

Après un appel courtois avec la technicienne du service de garde, dépassée par le manque d’informations et de changements, je réalise que ce n’est pas possible, car il manque des salles pour ne pas mélanger les « bulles classes » donc aucun moyen de s’arranger avec l’école.

Ma fille rentre tout juste à la maternelle et on doit déjà prévoir de prendre 7 jours de congés! Mon conjoint travaille en CHSLD, moi je suis entrepreneure et j’essaie de maintenir en vie mon entreprise! D’ailleurs, je dois donner une formation en ligne le 2 septembre au matin! Quand est-ce que le gouvernement comprendra que le service de garde est essentiel pour beaucoup de parents?

Je ne suis pas une mère au foyer qui peut amener son enfant à 9 h 28, la récupérer à 12 h pour la faire manger à la maison et se libérer pour la récupérer à 15 h 45. Pourquoi le service de garde est toujours l’enfant pauvre de l’éducation dans les financements, dans les mesures de la santé publique? Va-t-on bientôt m’annoncer que pour chacune des journées pédagogiques, il faut que je garde mon enfant? Il n’est pas normal qu’au Québec, année après année, il y ait des semaines flottantes comme ça où il est impossible aux parents d’avoir accès à un service de garde.

Nous avons eu des services d’urgence pendant la pandémie, pouvez-vous dire aux centres de services d’obliger l’ouverture des services de garde? Ou trouvez avec eux une autre solution?

Monsieur le ministre de l’Éducation, je me sens abandonnée et impuissante, face à ce système, obligée de demander sur Facebook l’aide de la communauté! Aidez-nous!

Respectueusement,

Lauréline Manassero
Maman fatiguée de deux enfants

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