Boycott Montréal

Dans ce monde violent qui est devenu le nôtre alors qu’on le croyait arrivé à un stade élevé de civilisation, j’ai lu sans grande surprise que le créateur de «Boycott Montréal» a été menacé suite à son récent projet qui, à mes yeux, s’apparente au chantage.

En effet, il n’a trouvé rien de mieux que d’encourager le boycott des commerçants qui ont émis des réserves sur le projet d’une piste cyclable qui risque fort de passablement leur nuire. Évidemment, sans lui souhaiter du mal, j’ai de la difficulté à éprouver de la sympathie pour un tel fauteur de trouble. Je l’inciterais plutôt à réfléchir à la maxime: «qui sème le vent récolte la tempête».

Car ce pauvre homme espérait des débats respectueux, alors que lui-même utilisait une forme de violence enrobée de beaux sentiments pour tenter de mettre à genoux ceux qui doivent payer un loyer, des taxes et des employés, qui ont été affectés par des rénovations sans fin, et qui tentent de subsister malgré la COVID-19 et ses restrictions. Vraiment, il ne leur manquait plus qu’un appel au boycott. Pire, ces difficultés ayant été énumérées, il est à peu près certain que tout cycliste empruntant la voie à venir s’abstiendrait fort probablement de visiter les commerces en question, car pédalant pour se rendre ailleurs. En d’autres mots, si cette piste se matérialise, il est logique de croire que seuls les cyclistes y trouveront leur compte.

Dites-moi, si une piste est vraiment nécessaire, ne pourrait-elle pas se retrouver sur une rue parallèle, quitte à faire un petit détour et ce, sans nuire à personne? Après tout, c’est censé être plaisant de se promener à vélo… Je n’ai aucun compliment à faire à ceux qui se promettaient de boycotter les marchands en participant à ce moyen déplorable de pression et de pur chantage. Ils pourraient mettre leur énergie à suggérer à la Ville une autre solution où tout le monde serait gagnant.

Carole Sainte-Marie