Soutenez

Croyantes et croyants du Québec, réveillons-nous!

Photo: Archives
Sébastien Froidevaux - Collaboration spéciale

Quel bonheur d’entendre, dimanche dernier, en première mondiale, la pièce Prayer de la compositrice canadienne Vivian Fung ainsi que Das lied von der Erde de Gustav Mahler à l’occasion de la 40e saison de l’Orchestre métropolitain!

Ce moment de joie s’est pourtant vite évanoui au sortir de la Maison symphonique. En effet, quelle ne fut pas ma déception de lire, à la suite du point de presse du gouvernement du Québec, qu’encore une fois, les croyants de la province se verraient restreindre l’accès aux rassemblements dans les lieux de culte, ceux-ci passant de 250 à 50 personnes, voire à 25 dans certaines régions.

Dans les zones orange, comme à Montréal et à Québec, on nous demande donc de limiter l’accès de nos églises à 25 personnes. C’est à se demander si nos dirigeants politiques connaissent la réalité de nos lieux de cultes!

Dans ces régions, nos bâtiments et lieux de rassemblements peuvent souvent recevoir des centaines, voire des milliers de personnes. Dorénavant, chaque lieu ne pourra accueillir que 25 personnes, sans prise en compte de l’espace réellement disponible. Est-ce logique de limiter à 25 personnes l’entrée pour une messe dominicale à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, alors que celle-ci peut très bien accommoder plus de 1800 personnes en temps normal?

Pourquoi ne pas faire confiance aux diocèses et aux évêques qui, dès le début de la pandémie, ont pris des mesures proactives pour limiter la propagation du virus et qui respectent scrupuleusement les mesures sanitaires dictées par la Santé publique afin de protéger les fidèles?

Pourquoi restreindre les rassemblements de manière unilatérale alors qu’aucune éclosion du coronavirus n’a eu lieu dans un lieu de culte et que les nombreux bénévoles continuent à mettre en pratique les consignes sanitaires de façon exemplaire? Y a-t-il un plus grand danger de contagion dans les églises que dans les salles de cinéma ou dans les salles de spectacle? Y a-t-il lieu de placer nos églises dans la même catégorie que les bars et les karaokés?

Cela est tout simplement inconcevable.

Réagissant à cette nouvelle, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec déplore le manque de collaboration des autorités gouvernementales pour une meilleure communication avec les leaders religieux, et ce, depuis le début de la crise.

Le fait que la réouverture des lieux de cultes a été reléguée aux « phases ultérieures » du déconfinement au même titre que les bars et les croisières a déjà été accueilli avec beaucoup d’incompréhension chez les croyants en juin dernier.

Nous sommes pourtant tous d’accord sur l’importance et l’urgence de protéger la population et ses membres les plus vulnérables, surtout en cette deuxième vague. Et que dire de l’activité économique, qui elle, doit bien sûr se poursuivre afin de permettre à notre société de fonctionner.

Toutefois, au-delà des besoins économiques, pourrions-nous enfin reconnaitre les besoins spirituels des gens? On ne peut nier le fait que l’augmentation du niveau de stress et l’isolement liés à la pandémie sont aussi des éléments à prendre en considération. Les croyants du Québec, qui sont des citoyens à part entière, ont besoin du service essentiel qu’est la pratique de leur foi au quotidien et en communauté, et ce tout particulièrement en cette période de crise qui avive plus que jamais la recherche du sens de la vie.

Ces dernières heures, j’ai reçu plusieurs appels et messages de croyantes et de croyants de diverses religions qui sont découragés et à bout de souffle.

Bien que nous ne manifestions pas sur la place publique pour faire entendre notre point de vue, nous attendons du gouvernement l’attention et la reconnaissance due aux citoyennes et citoyens qui pratiquent leur religion dans le respect le plus strict des règles sanitaires.

Croyantes et croyants, réveillons-nous!

Sébastien Froidevaux
Directeur de la Fondation du Grand séminaire de Montréal

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.