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Lettre à l’honorable Marc Garneau

Photo: Archives
Hubert Trépanier - Collaboration spéciale

Monsieur le ministre,

Nous avons appris cette semaine que le gouvernement du Québec, par la voix de son ministre des transports, François Bonnardel, a décidé de se retirer du montage financier en voie d’être échafaudé par Ottawa et Québec pour assurer la construction de la station Aéroport de Montréal du REM, jugée cruciale.

La COOP MGV, en parfaite harmonie avec les décideurs publics, souscrit entièrement à l’aménagement d’un réseau de transport collectif électrique, rapide et confortable entre l’Aéroport de Montréal et le centre-ville. Loin d’être opposée au concept, elle croit simplement qu’il existe une meilleure solution, moins chère que le REM : le monorail suspendu de la COOP MGV.

Un budget de 600 millions $ a été planifié pour la liaison entre le REM et l’aéroport. Pour un montant inférieur à cette somme nous pouvons faire la liaison entre l’aéroport et la station Lionel- Groulx du métro, sur une distance de 17 km. Pour une liaison entre la station Bois-Franc du REM et l’aéroport, soit une distance d’environ 8 km, il n’en coûterait que 240 millions pour construire une ligne du monorail. C’est-à-dire, 2,5 fois moins cher que le budget alloué pour le REM. Que désirer de plus? Qu’attendent les décideurs publics pour adopter le monorail suspendu?

Le 9 novembre dernier, un monorail suspendu sans pilote, développé indépendamment par China Railway Science and Industry Group Corp (CRSIC), a été testé avec succès sur une ligne d’essai longue de 800 m à la base d’essai à Wuhan, chef-lieu de la province du Hubei, Chine.

Non, la COOP MGV n’a pas de monorail suspendu en service à l’heure actuelle. Mais des monorails de ce type il en existe à plusieurs endroits dans le monde, en Chine, au Japon et en Allemagne. Il y en a même un qui est en service depuis plus de 100 ans à Wuppertal. Le monorail suspendu que propose la COOP MGV est une version améliorée de tous ces systèmes.

Dans les années 60, il n’existait pas de métro sur pneumatique à Montréal, ni ailleurs en Amérique. Et pourtant, on l’a construit très rapidement, grâce à la volonté politique des décideurs publics de l’époque.

Qu’est-ce qui peut bien expliquer qu’ici, au Canada et au Québec, nous levions le nez, méprisions ou refusions de porter attention à la technologie des monorails suspendus qui progresse partout ailleurs dans le monde? Pourquoi nous permettons-nous de prendre du retard par rapport à ce qui se fait ailleurs?

Et quand ce gaspillage de l’argent des contribuables va-t-il s’arrêter alors qu’il existe au Québec une solution moins coûteuse qui ne demande qu’à être adoptée?

Cela dit, nous sommes conscients des aspects plus controversés de notre projet, comme son impact visuel qui est souvent remis en doute par plusieurs, dont François Cardinal, éditorialiste en chef de La Presse, qui fustige cette technologie la jugeant horriblement laide. Au moins, il nous porte attention et nous l’en remercions.

Pour rassurer M. Cardinal, nous rappelons que la COOP MGV est très soucieuse de l’impact visuel qu’aura son monorail et qu’elle emploiera toute la créativité nécessaire pour que son moyen de transport soit le plus esthétique possible et se marie parfaitement avec son environnement.

Mais en même temps il est tout de même curieux qu’on n’accuse jamais le REM d’enlaidir le paysage, alors qu’il suffit d’aller faire un tour à Brossard ces jours-ci pour se rendre compte que le REM avec ses immenses structures de béton sera tout, sauf discret. Deux poids, deux mesures?

De plus, on se complaît à entretenir la confusion entre les monorails traditionnels massifs, à cheval sur une grosse poutre de béton, et ceux beaucoup plus légers que sont les monorails suspendus, précisément ce que promeut la COOP MGV.

Notre proposition pour l’Aéroport de Montréal est simple, élégante et économique. Sans nécessiter de gare particulière dédiée, tout au plus un couloir abrité pour protéger du froid les passagers, un monorail suspendu pourrait très bien se greffer à l’extérieur du stationnement étagé ou de l’aéroport lui-même. Pas d’entrave à la circulation, ni aux infrastructures existantes.

Le monorail suspendu n’entrave pas la circulation au sol, ni ne retire aucune voie de circulation. Il élimine les risques de collision avec les piétons, les véhicules automobiles et la faune sauvage ou domestique. Il peut gravir de fortes dénivellations. Il ne nécessite pas de grands travaux de nivellement et d’excavation, mis à part la pose à intervalles réguliers de pylônes, ce qui n’implique pas, ou peu, d’expropriations ou l’abattage des arbres. De plus, le monorail peut s’arrimer aux grandes infrastructures existantes comme les ponts et les viaducs.

Le monorail est suspendu à un rail en T inversé recouvert d’un dôme qui protège en tout temps les différents systèmes de motorisation et de roulement, en les tenant à l’abri des intempéries et de la neige. Ce qui ne nécessite aucun déneigement.

La COOP MGV est une entreprise sérieuse, composée de professionnels, ingénieurs, informaticiens, spécialistes des transports, communicateurs, et qui propose une solution viable et parfaitement réalisable en peu de temps. Nous possédons actuellement au Québec toute la technologie nécessaire pour ce faire.

Nous savons que la Caisse de dépôt et placement du Québec ne nous voit pas d’un très bon œil et ne veut surtout pas que nous fassions concurrence à son REM. Ça tombe bien car nous ne voulons pas remplacer ou faire compétition au REM, mais bien le complémenter, le bonifier. Après tout, c’est aux décideurs publics de juger comment l’argent public doit être dépensé le plus adéquatement possible.

Nous voulons créer une industrie bien québécoise avec des emplois créés ici, au Québec. C’est un projet tout à fait novateur, conçu, développé et réalisé par le Québec, ayant le potentiel d’enrichir et de connecter le pays tout entier à travers un grand projet de société créateur d’emplois de qualité.

Tout ce qui manque pour le réaliser c’est de sortir des sentiers battus, une volonté politique, alimentée par un esprit visionnaire et un minimum d’audace. En anglais on dit : « Think outside the box. »
Merci de votre attention, je suis impatient de vous rencontrer avec mon équipe pour discuter plus en détails de notre projet révolutionnaire.

D’ici là, je vous prie d’accepter mes salutations les plus distinguées.

Hubert Trépanier, président COOP MGV

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