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Consultations pré-budgétaires 2021-2022 : éliminer la discrimination systémique

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Line Lamarre - Collaboration spéciale

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) enjoint au gouvernement de prioriser l’élimination de la discrimination systémique envers son personnel. Il pourra ainsi tabler sur une relance économique durable et équitable, non pas uniquement basée sur des investissements en entreprise.

Avec son prochain budget, le gouvernement a une occasion rare et réelle de mettre fin à la discrimination systémique envers ses employées et employés travaillant au sein d’organisations majoritairement féminines et occupant un emploi, principalement, dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de la fonction publique. En comblant le honteux retard salarial qui afflige encore de trop nombreuses personnes, il contribuera de la plus belle façon à la relance économique, entendu que les dollars en plus dans les poches des Québécoises et des Québécois vont se retrouver dans l’économie de la province. Assurément, cela va dynamiser la croissance, l’employabilité et la production.

En mettant un frein à la discrimination systémique envers son propre personnel, le gouvernement aura aussi l’occasion de faire amende honorable à plusieurs égards, croit le SPGQ. D’une part, il pourra cesser d’être en complète contradiction avec sa propre Loi sur l’équité salariale qu’il bafoue depuis tant d’années sans aucun scrupule. D’autre part, il aura l’occasion de mettre un terme à 15 mois de simulacres de négociation lors desquels il n’a su faire mieux que de convier les employés de l’État à de vulgaires représentations théâtrales de L’Idiot et Le Malade imaginaire.

Le SPGQ veut également sensibiliser le gouvernement à l’urgence de suspendre ses versements au Fonds des générations, pour les 5 prochaines années, au profit d’un réinvestissement immédiat dans les services publics.  Ce gouvernement doit mesurer que les Québécoises et les Québécois souffrent de son dur confinement et de ses gestes liberticides. Ce n’est pas le temps de se projeter dans le futur, entendu qu’il faut le construire maintenant. Des services publics qui ne laissent personne hors-jeu ou dans la marge, ni femme, ni homme, ni jeune, ni aîné, c’est plus que jamais maintenant que ça doit se faire.

En outre, le SPGQ juge prioritaire que le gouvernement modère sa dépendance honteuse envers la sous-traitance abusive, particulièrement dans le secteur des technologies de l’information (TI). Le monstrueux scandale d’incompétence dont aura peine à se relever l’informatisation du réseau de la santé, après 20 ans de déboires innommables, devrait inciter le gouvernement à plus de clairvoyance. Les expertes et experts du gouvernement en TI ont assuré vaillamment le maintien de nos infrastructures technologiques d’État, souvent en état de surcharge depuis le début de la pandémie. Non seulement méritent-ils un coup de chapeau, mais aussi un chapeau mieux garni. Il y a urgence de freiner leur exode – souvent vers des cieux plus généreux – et l’érosion de l’expertise en TI de l’État, lequel ne devrait jamais autant dépendre de la sous-traitance.

Enfin, le gouvernement doit investir en formation, éducation et perfectionnement, sans oublier la santé mentale. Des études récentes révèlent que les télétravailleurs travaillent environ 2 heures de plus par jour, ce qui amène le SPGQ à estimer qu’ils accomplissent ainsi plus de 20 % de tâches sans aucune compensation. Le travail excessif et l’épuisement professionnel des employés de l’État sont devenus chroniques. Le gouvernement doit cesser de faire des économies honteuses sur leur dos, en les privant de surcroît du matériel nécessaire à l’accomplissement de leur travail pour lequel ils doivent payer de leur poche. Le gouvernement doit confiner sa pingrerie malsaine alors que ses propres employés en sont les premières victimes.

Line Lamarre, Présidente du SPGQ

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