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Un bris de services imminent pour les prothèses et appareils dentaires fabriqués au Québec

Photo: Archives
Vincent Morisset et Steve Morissette - Collaboration spéciale

L’automne dernier, l’Assemblée nationale du Québec a adopté le projet de loi 29, Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions notamment dans le domaine bucco-dentaire et celui des sciences appliquées. Cette loi vient modifier de façon substantielle le fonctionnement des laboratoires dentaires du Québec en obligeant tous les auxiliaires dentaires, c’est-à-dire les employés sans DEC en techniques de prothèses dentaires, à s’inscrire à l’Ordre des technologues en prothèses et appareils dentaires du Québec (OTPADQ).

Ce changement rapide et brusque menace considérablement la productivité et pourrait même créer un bris de services dans l’ensemble des laboratoires dentaires de la province, transférant l’achat de prothèses et d’appareils hors du Québec et créant ainsi des pertes économiques importantes. Lors de son passage aux auditions publiques sur le projet de loi 29 (27 août 2019), l’OTPADQ « espérait » qu’il n’y avait pas plus de 5 personnes (auxiliaires dentaires) qui travaillent dans les laboratoires dentaires du Québec sans DEC en techniques de prothèses dentaires. Une sous-estimation plus que considérable puisque l’on retrouve au-delà de 1 000 auxiliaires dentaires actifs présentement ! C’est 200 fois plus que ce qui était estimé par l’Ordre, transmettant ainsi une information erronée aux parlementaires présents en commission. Cette sous-estimation est d’ailleurs la cause du problème puisque les laboratoires dentaires doivent maintenant assumer la perte d’un grand nombre d’auxiliaires dentaires et en plus l’incapacité d’en embaucher dans le futur.

Lors de ce même passage, l’OTPADQ affirmait également que si son estimation du nombre d’auxiliaires dentaires se retrouvait fausse, un changement réglementaire devrait être permis pour recadrer la situation. Cette ouverture exprimée par l’Ordre cet automne est d’ailleurs exactement ce que le Regroupement des laboratoires dentaires du Québec revendique afin d’assurer une transition saine.

Il est effectivement crucial que les auxiliaires dentaires puissent continuer de travailler, sans interruption, dans les laboratoires dentaires québécois et ainsi éviter un bris de services. Pour ce faire, le gouvernement doit procéder à une modification réglementaire afin de permettre aux auxiliaires dentaires de poser des gestes dans les laboratoires dentaires sous la supervision d’un technologue dentaire.

Dans un contexte où la santé publique et le système de santé sont considérablement mis à l’épreuve, il serait plus que dommage qu’une incapacité des laboratoires dentaires à fournir des appareils et prothèses puisse mettre en péril la santé buccodentaire de la population québécoise.

Pour l’ensemble de ces raisons, le Regroupement demande une rencontre d’urgence avec le gouvernement.

Vincent Morisset, co-porte-parole du Regroupement des laboratoires dentaires du Québec (RLDQ)

Steve Morissette, co-porte-parole du Regroupement des laboratoires dentaires du Québec (RLDQ)

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