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Une mauvaise nouvelle pour le Québec

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Sylvio Le Blanc - Collaboration spéciale

La ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, écrit notamment ceci dans son texte intitulé Pour une égalité réelle des langues officielles : « Le Canada a aussi le devoir d’attirer et de faciliter l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. »[1] C’est une mauvaise nouvelle pour la seule province majoritairement francophone du Canada.

Déjà, en 2016, quand les libéraux de Philippe Couillard étaient au pouvoir, les 13 provinces et territoires canadiens s’étaient entendus pour fixer une cible d’immigration francophone hors Québec de 5 %[2]. Or, le Québec peinait déjà à l’époque à accueillir un nombre suffisant d’immigrés francophones ; la situation n’a pas changé depuis. Avec le projet fédéral et la concurrence accrue des autres provinces, ce sera encore plus ardu. Comme l’anglais est la langue majoritaire dans le ROC, les immigrés connaissant les deux langues officielles seront choisis en priorité. Et c’est ce que le Québec recherche le plus : les immigrés bilingues.

L’apport des immigrés connaissant le français ne sera pas suffisant pour assurer la survivance des communautés francophones dans le ROC, mais il en résultera que le Québec peinera encore plus à contrer chez lui le déclin du français et le progrès de l’anglais.

Non, décidément, c’est une mauvaise nouvelle pour le Québec. Mais je comprends la manœuvre de Mme Joly. En donnant l’impression de s’intéresser enfin au déclin du français sans son beau pays bilingue d’un océan à l’autre, le Parti libéral du Canada espère en tirer des dividendes aux prochaines élections, surtout au Québec, où les bloquistes et les conservateurs ne feront pas de quartier sur ce sujet crucial.

Sylvio Le Blanc, Montréal (Québec)

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