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À la recherche du lien entre lumière artificielle la nuit et obésité

Photo: Getty Images/iStockphoto

De nouvelles données publiées lundi aux États-Unis renforcent l’hypothèse que la lumière artificielle, la nuit, dérègle le métabolisme humain et pourrait avoir un effet sur la santé et le risque d’obésité.

L’étude parue dans la revue Jama Internal Medicine n’est pas parfaite et ne représente pas de point final, mais elle ajoute sa pierre à une littérature scientifique de plus en plus fournie sur les effets délétères de la lumière artificielle la nuit.

Ici, l’échantillon est remarquablement grand: 44000 femmes, qui ont été suivies pendant une longue durée, cinq ans en moyenne, aux États-Unis, dans le cadre de l’enquête Sister Study.

Les chercheurs des Instituts nationaux de santé et du Research Triangle Park ont observé un lien significatif entre l’obésité ou le gain de poids et l’intensité de la lumière artificielle la nuit. Un défaut est que les données étaient déclaratives, et non mesurées indépendamment.

Toujours est-il que le niveau d’obésité et le gain de poids a augmenté progressivement, selon l’intensité lumineuse nocturne: faible lueur, lumière à l’extérieur de la chambre, ou lumière ou télévision allumée à l’intérieur de la chambre.

Par exemple, les femmes ayant la télévision ou une lumière allumée avaient un risque supérieur de 17% de prendre 5 kilogrammes pendant la période étudiée, comparé aux femmes qui dormaient dans le noir.

Ces résultats prennent en compte plusieurs facteurs comme le lieu de domiciliation (rural ou urbain), les revenus ou le poids de départ, afin de comparer des femmes les plus similaires possibles.

Mais il est difficile, dans ce genre d’études, de distinguer quelle est la cause de départ: les gens qui ont une mauvaise hygiène de vie laissent-ils la télévision allumée la nuit? Ou est-ce la lumière allumée qui dégrade le mode de vie et la santé?

Les chercheurs se gardent de conclure sur un lien de cause à effet, tout en soulignant que la lumière est sans doute un facteur à contrôler.

«L’exposition à de la lumière artificielle la nuit, pendant le sommeil, représente une constellation de désavantages socio-économiques et de modes de vie malsains, qui peuvent tous contribuer au gain de poids et à l’obésité», écrivent-ils.

Malgré les limites de ces travaux, le professeur de chronobiologie Malcolm van Schantz, à l’université du Surrey, explique qu’ils «sont logiques d’un point de vue biologique». «Nous savons que la lumière tard le soir retarde nos horloges internes», écrit-il dans un commentaire.

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