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Les émotions morales, un outil pour diagnostiquer la démence fronto-temporale?

Photo: Getty Images/iStockphoto

Une étude menée par des scientifiques français de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière et de l’Hôpital de la Salpêtrière à Paris explore une piste pour un diagnostic précoce de la démence fronto-temporale, en étudiant le traitement des patients de certaines émotions spécifiques.

Les démences fronto-temporales (DFT) désignent un groupe de maladies neurodégénératives qui attaquent le lobe frontal et/ou temporal du cerveau et qui se manifestent le plus souvent par des troubles du langage et du comportement (apathie, repli sur soi, perte d’inhibition…).

Pour cette nouvelle étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, les auteurs se sont focalisés sur l’incapacité des patients DFT à réguler leurs émotions dites «morales», c’est-à-dire les expériences affectives favorisant la coopération et la cohésion de groupe (admiration, honte, pitié, etc).

Les auteurs de l’étude ont soumis 22 patients DFT à des tests basés sur 42 scénarii différents impliquant des interactions humaines et des émotions morales, mélangées à d’autres sentiments dénués de valeur morale. Par exemple, il est possible de ressentir de l’admiration à la fois pour un acte altruiste et pour l’architecture d’un bâtiment. Dans les deux cas, l’émotion est identifiée comme de l’admiration, mais le contexte s’avère complètement différent.

Un marqueur précoce des DFT
Quinze patients Alzheimer et 45 personnes en bonne santé ont également pris part à l’expérience. Les résultats ont montré que le traitement des émotions morales était beaucoup plus altéré chez les patients DFT que ceux atteints d’Alzheimer et les participants en bonne santé.

«Nos résultats confirment que les émotions en général sont altérées chez les patients DFT, en, particulier les émotions morales. Notre nouvel outil de test semble fournir un marqueur précoce, sensible et spécifique pour le diagnostic des DFT, tout en les distinguant de façon fiable de la maladie d’Alzheimer. Elle pourrait également être un marqueur pour d’autres maladies impliquant la rupture des émotions morales, par exemple pour les individus psychopathes», estime Marc Teichmann, co-auteur de l’étude.

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