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De plus grands risques de dépression après une ablation de l’utérus

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Photo: Getty Images/iStockphoto

Deux études réalisées par des chercheurs de la Mayo Clinic montrent que la santé mentale des femmes peut s’altérer après une ablation de l’utérus. Les auteurs des recherches suggèrent de recourir le plus possible aux traitements permettant de limiter ce type d’intervention.

L’ablation de l’utérus ou dans le jargon médical, l’hystérectomie, peut être associée à des signes de dépression et d’anxiété, révèlent deux récentes études de la fédération hospitalo-universitaire américaine Mayo Clinic, publiées dans la revue Menopause: The Journal of The North American Menopause Society.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont étudié les dossiers de 2100 femmes ayant subi une hystérectomie entre 1980 et 2002. Elle est le plus souvent pratiquée en cas de présence de fibromes utérins (tumeurs bénignes), de saignements internes ou de cas sévères d’endométriose.

Les patientes qui ont participé à la première étude ont toutes conservé leurs ovaires, précisent les scientifiques. Ces derniers ont cherché à savoir si ces femmes présentaient des signes de dépression, d’anxiété, de démence, de consommation de drogues et de schizophrénie, après l’ablation de l’utérus.

Les chercheurs ont constaté une augmentation du risque absolu de 6,6% pour la dépression et de 4,7% pour l’anxiété sur 30 ans. Chez les femmes ayant subi une hystérectomie entre 18 et 35 ans, le risque de dépression était plus élevé, avec une augmentation du risque absolu de 12% sur 30 ans.

«Étant donné que les femmes subissent souvent une hystérectomie alors qu’elles sont encore jeunes, il est important de connaître les risques associés à l’intervention, même des années plus tard», estime Shannon Laughlin-Tommaso, gynécologue-obstétricienne à la Mayo Clinic qui a dirigé l’étude.

L’état de santé mentale peut jouer un rôle important dans la décision des patientes

La médecin rappelle qu’il existe des traitements autres que l’ablation de l’utérus pour traiter les infections gynécologiques bénignes. «Ces alternatives devraient être tentées avant de procéder à une hystérectomie, surtout à un jeune âge», recommande-t-elle.

La deuxième étude a été réalisée sur des patientes qui ont subi une ablation des ovaires en même temps que leur hystérectomie. Cette recherche effectuée sur les dossiers de 1653 femmes pré-ménopausées montre que les patientes étaient plus sujettes aux troubles de l’humeur pré-existants, comme l’anxiété ou des troubles psychologiques moins courants.

«Nous pouvons affirmer que les conditions psychologiques peuvent avoir joué un rôle important dans la décision de pratiquer une hystérectomie, avec ou sans ablation des ovaires. Il est important de comprendre les troubles psychiatriques qui ont pu influencer la pratique antérieure de l’hystérectomie», prévient le neurologue Walter Rocca, épidémiologiste à la Mayo Clinic et auteur principal de l’étude.

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