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Une leçon de design allemand

Photo: Jean-Guy Lambert, atelier Tautem

Le Goethe-Institut s’est offert un cadeau de taille pour son 50e anniversaire d’existence à Montréal : de nouveaux locaux au design très moderne et coloré en plein cœur du centre-ville.

Depuis son arrivée dans la métropole en 1962, le Goethe-Institut agit comme véritable pont culturel entre le Canada et l’Allemagne en y présentant des œuvres théâtrales, des films, de l’art numérique et même des cours de langues. Son centre d’information, comptant plus de 8 400 titres de journaux, magazines, CD et DVD allemands, est l’un des plus imposants en Amérique du Nord.

Enracinée depuis peu dans le Quartier des spectacles, la nouvelle adresse du Goethe offre non seulement un second souffle à l’institution, mais lui permet dorénavant de s’afficher comme leader en construction écologique. Une question de conscience sociale, certes, mais également de fierté.

«Dès le départ, le siège social du Goethe-Institut à Berlin a exigé un projet se conformant au code du bâtiment allemand, plus sévère que celui du Québec, m’expliquait récemment l’architecte Owen A. Rose de la firme TauTem. On a donc dû faire des efforts environnementaux supplémentaires. Ces 20 dernières années, leur gouvernement a adopté des lois très progressistes pour assurer un développement plus durable de leur pays. Pour eux, un bâtiment respectueux envers l’environnement allait tout simplement de soi pour Montréal.»

Concrètement, sur le terrain, les exigences supplémentaires imposées par le code du bâtiment allemand ne sautent pas forcément aux yeux. Pourtant, le bien-être quotidien des employés et des visiteurs du Goethe en est profondément affecté.

«En Allemagne, tout employé à temps plein dans un bureau doit se trouver à moins de six mètres d’une fenêtre pour avoir accès à de la lumière naturelle. C’est une question de santé mentale et de productivité. Au Québec, tu peux travailler dans un trou noir et ce n’est pas un problème!, ironise-t-il. Cette norme change complètement la forme des bâtiments. Ça encourage notamment les édifices moins profonds et la création de cours intérieures pour laisser entrer la lumière.»

Pour Owen A. Rose, les Allemands et les Scandinaves sont depuis longtemps une grande source d’inspiration pour ses projets. «Ils sont très sensibles à l’économie d’énergie, à l’intégration des bâtiments dans leur environnement et aux matériaux utilisés, poursuit-il. D’ailleurs, dans le Goethe, tout le mobilier a été importé d’Allemagne et est propre, c’est-à-dire qu’il n’a jamais été en contact avec des produits nocifs pour l’environnement lors de sa fabrication.»

Les architectes et promoteurs immobiliers québécois gagneraient énormément à s’inspirer de cette vision européenne, selon l’architecte. Pour les Allemands, le design écologique fait maintenant partie des normes. Pour nous, c’est une histoire qui commence tout juste à s’écrire.

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