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Être stigmatisé dès le plus jeune âge à cause de son poids laisse des séquelles

Une étude américaine explore les liens entre les stigmatisations dont les personnes en surpoids sont régulièrement victimes et l’impact sur leur santé mentale, notamment leur tendance à s’auto-dévaloriser physiquement et moralement.

Subir le regard insistant des passants ou essuyer des remarques de son entourage qui se veulent «bienveillantes» quand on est en surpoids s’apparente souvent à une dévalorisation de soi, qui peut profondément altérer le moral. Si ces maux sont connus depuis longtemps, des chercheurs de l’université de Pennsylvanie se sont demandé si certaines personnes étaient plus ou moins vulnérables et sujettes à l’auto-stigmatisation vis-à-vis de leur propre poids.

Publiée dans la revue Obesity Science and Practice, l’étude a été dirigée par Rebecca Pearl, doctorante et professeure assistante à l’école de médecine Perelman de l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis). Cette nouvelle recherche synthétise les réponses de 18.000 personnes qui ont participé à un programme national de perte de poids proposé par l’entreprise Weight Watchers International.

Les participants ont été invités à se confier anonymement (via l’envoi d’un email) sur les stigmatisations relatives à leur poids émanant d’une tierce personne, en précisant la fréquence et l’impact psychique et si cela les a conduits à s’auto-dévaloriser sur le plan physique et mental.

Une dévalorisation de soi plus importante quand les critiques remontent à l’enfance

Près des deux tiers des participants ont déclaré avoir affronté des critiques liées à leur poids au moins une fois dans leur vie. Des situations principalement vécues lors de l’enfance et de l’adolescence par quasiment la moitié des participants, montre l’étude. Les résultats dévoilent également que les femmes, les jeunes et les individus à l’indice de masse corporelle élevé étaient plus susceptibles de se dévaloriser physiquement que les personnes d’origine afro-américaine ou les adultes en couple.

Selon l’enquête, les personnes qui ont subi ces stigmatisations ont davantage tendance à s’auto-dénigrer que les autres, en particulier celles qui ont connu ces expériences désagréables dès l’enfance et qui continuent à les vivre à l’âge adulte. Les individus qui ont essuyé des remarques sur leur masse corporelle de la part de membres de leur famille, d’amis, de collègues ou de professionnels de santé seraient également davantage affectés.

«Ces résultats représentent une première étape pour nous aider à identifier, parmi les personnes qui essaient de gérer leur poids, celles qui sont les plus susceptibles de s’auto-stigmatiser. Les personnes qui essaient de perdre du poids sont peut-être parmi les plus vulnérables à l’auto-stigmatisation, mais cette question est rarement discutée dans les programmes de perte de poids», souligne Rebecca Pearl.

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