Soutenez

Grande nouvelle au sujet du VIH/sida

VIH
Photo: Archives Métro

Depuis le 15 août, la Régie de l’assurance maladie du Québec donne accès au Biktarvy à ses prestataires.

Arrivé sur le marché canadien il y a exactement un an, le Biktarvy est un médicament antirétroviral résultant de la combinaison de trois médicaments anti-VIH (trithérapie) en un seul comprimé.

Métro s’est entretenu avec le Dr Benoît Trottier, médecin et directeur de la recherche à la Clinique médicale urbaine du Quartier latin pour connaître les détails de cette révolution dans la lutte contre le VIH/sida.

M. Trottier, en quoi est-ce que l’arrivée du Biktarvy est une bonne nouvelle pour le traitement des patients atteints du VIH/sida?

La trithérapie existe depuis 1996, mais elle était bien différente autrefois. Plus on avance dans la recherche, plus on se rapproche de la perfection, et ce médicament en est la démonstration. Un de ses nombreux avantages est qu’il est très efficace. On réussit à amener la charge virale à un niveau indétectable en seulement deux ou trois semaines.

Cela veut dire que les patients ne sont plus contagieux?

Effectivement! Cela diminue le risque de propagation, mais cela aide aussi le patient à recouvrer sa santé plus rapidement. Le virus ne l’agresse plus constamment, donc son système immunitaire se rebâtit et sa santé générale s’améliore.

Quels sont les autres avantages du Biktarvy?

C’est un médicament qui est très bien toléré par les patients. Il n’y a pratiquement pas d’effets secondaires ni de toxicité à long terme, contrairement à la trithérapie proposée dans les années 1990 et au début des années 2000. Les patients ne sont donc pas tentés de faire des pauses ou d’arrêter le médicament. Ainsi, leur charge virale reste indétectable et la transmission est quasi nulle.

De plus, la trithérapie d’autrefois comportait beaucoup de comprimés à avaler, alors que dans ce cas-ci, il n’y a qu’une pilule à prendre. Cela rend la prise plus facile et les oublis moins fréquents.

A-t-il d’autres avantages?

Oui. Il se distingue des autres par le fait que le patient n’a pas besoin de faire de tests avant de commencer le traitement. Les autres médicaments antirétroviraux pouvaient être contre-indiqués pour certains patients; il fallait donc leur faire passer des tests avant de leur prescrire la trithérapie pour s’assurer qu’ils pouvaient la prendre. C’est un gros avantage, car on peut faire la prescription du médicament dès la première rencontre.

Une autre caractéristique extraordinaire du Biktarvy, c’est qu’en cas d’échec du traitement (si le patient oublie de prendre son médicament ou cesse son traitement), le virus ne développe pas de mutations qui entraînent de la résistance aux médicaments. La thérapie ne fonctionnera pas, mais il n’y aura pas de barrière génétique à la résistance aux antirétroviraux et le patient pourra recommencer son traitement sans problème. C’est une grande avancée, le Biktarvy a atteint un niveau de perfectionnement plus poussé.

Avant que la RAMQ n’accepte de couvrir le médicament, à combien s’élevait sa prise?

À un peu plus de 1 000$ par mois, ce qui est la trithérapie la moins chère sur le marché même si son coût demeure élevé.

Selon vous, réussira-t-on à éradiquer le VIH au Canada un jour?

C’est ce qu’on vise! Aujourd’hui, 86% des Québécois atteints du VIH/sida connaissent leur statut. On espère que le Québec et le Canada arriveront un jour à ce qu’il n’y ait plus de nouvelles infections.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.