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Un «Habitat 67» sur les stéroïdes

Photo: Collaboration spéciale


C’est gros. C’est très gros. Mais c’est surtout un des complexes immobiliers les plus audacieux à avoir été imaginés ces dernières années par trois acteurs d’envergure: Sid Lee Architecture, le constructeur Montoni et le Fonds immobilier de solidarité FTQ.

Son nom: l’Espace Montmorency. Son emplacement: à un jet de pierre de la station de métro Montmorency, à Laval.

L’objectif? Créer un village vertical en surdensifiant un site à vocation commerciale afin de générer une forme d’antithèse urbanistique et architecturale aux centres commerciaux à faible densité qui pullulent en banlieue.

À la manière d’une construction de blocs LEGO, d’immenses cubes de cinq étages et plus se superposeraient les uns aux autres, rappelant vaguement l’iconique Habitat 67 de l’architecte Moshe Safdie. Chaque bloc serait destiné à un seul occupant et caractérisé par une signature architecturale distincte [mais cohérente d’une unité à l’autre], laissant place à un édifice aux multiples personnalités.

Au cœur du développement s’insérerait une immense cour végétalisée, en plus d’une série de toitures vertes qui viendraient unifier visuellement les différents morceaux du «village». Le design favoriserait également un bâtiment moins dépendant d’Hydro-Québec sur le plan énergétique en offrant la possibilité de produire sur place une partie de l’électricité nécessaire aux activités quotidiennes des occupants. Des panneaux solaires pourraient notamment y être intégrés.

Mais ce qui rend le concept d’autant plus unique en son genre, c’est la forme de cet imposant complexe, qui serait appelée à évoluer sur un horizon de 10 à 15 ans.

L’architecture de blocs superposés offrirait la possibilité d’ajouter aisément de nouveaux locataires au fur et à mesure que les besoins du secteur évoluent. Les architectes n’auraient qu’à dessiner de nouvelles unités, qu’on viendrait simplement empiler sur les constructions existantes. Le design de l’édifice ne serait donc pas entièrement défini dès le départ, contrairement à la grande majorité des projets immobiliers traditionnels.

La hauteur de l’édifice, quant à elle, serait dictée par ses voisins immédiats afin d’établir un dialogue architectural dans le quartier. D’un côté, le complexe s’élèverait à la hauteur de la place Bell; de l’autre, les blocs superposés formeraient une vingtaine d’étages pour égaler les futures tours résidentielles Urbania, qui entreront en chantier dès la fin octobre.

Selon mes sources, des discussions sont toujours en cours avec de potentiels locataires, notamment dans le secteur hôtelier. Quelques ficelles resteraient à nouer entre tous les intervenants impliqués dans le dossier, mais les élus lavallois auraient été séduits par l’audace de la proposition. La facture est estimée à 420M$, ce qui en ferait le plus imposant projet de développement privé de l’histoire de Laval.

La FTQ n’a, pour sa part, pas voulu commenter le dossier.

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