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Les Canadiens confus face aux aliments génétiquement modifiés

Young woman buying fruit in a supermarket Photo: Getty Images/Purestock

MONTRÉAL — Près de 89 pour cent des Canadiens estiment que les emballages de tous les aliments qui ont été génétiquement modifiés devraient être clairement étiquetés à cet effet.

La proportion est la même au Québec, avec 90 pour cent, et dans l’Atlantique, avec 89 pour cent, selon un sondage sur la perception des Canadiens face au génie génétique dans l’alimentation, mené dans le cadre d’une étude de l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

Le professeur en distribution et politiques agroalimentaires à la Faculté de management de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, voit une certaine confusion chez le consommateur, qui souvent consomme des aliments issus du génie génétique sans le savoir.

Les Canadiens sont ainsi 37,7 pour cent à être en accord avec l’énoncé voulant que ces aliments ne représentent aucun danger pour la santé des consommateurs et 34,7 pour cent en désaccord avec le même énoncé. Et 27,6 pour cent se disent neutres.

C’est d’ailleurs au Québec que les personnes y voient le plus de danger, dans une proportion de 48 pour cent, et dans les Prairies qu’elles en perçoivent le moins, avec 26 pour cent.

«Au niveau socioéconomique ou financier, souvent la production d’OGM coûte moins cher, il y a moins de gaspillage, la performance est meilleure, il y a une résistance aux insectes mais», en bout de ligne, le consommateur n’y voit pas les avantages pour lui, argue le professeur Charlebois.

«La valeur marchande du génie génétique est inconnue (du consommateur). Si le saumon génétiquement modifié était à moitié prix, peut-être que le consommateur choisirait le saumon génétiquement modifié, parce qu’il serait motivé à épargner un petit peu. Dans le fond, on ne permet pas au consommateur de percevoir les bénéfices du génie génétique. Tout ce qu’on fait, c’est qu’on offre des bénéfices en amont de la chaîne, au niveau de la production, mais pour le consommateur, le cas est flou», a opiné le professeur Charlebois.

Il relève le cas de la pomme Arctic, cette pomme qui ne brunit pas, donc qui a une caractéristique qui peut plaire au consommateur. Le gouvernement du Canada a déjà déterminé que cette pomme génétiquement modifiée était «aussi sûre pour les humains, le bétail et l’environnement que les pommes traditionnelles».

«Ce que nos répondants envoient comme message, dans ce sondage, c’est qu’avec un message plus clair, avec une étiquette plus claire, peut-être qu’on pourrait éclaircir les règles du jeu quand on parle de génie génétique», a résumé le professeur Charlebois.

Étiquetage volontaire
Seuls 23 pour cent des gens ayant répondu au sondage jugent que l’étiquetage volontaire des aliments génétiquement modifiés est suffisant et 61,1 pour cent se sont dits en désaccord avec l’énoncé voulant que «l’étiquetage volontaire des aliments génétiquement modifiés est suffisant».

Pourtant, «actuellement, au Canada, on a un système volontaire», rappelle le professeur Charlebois.

Le sondage a été réalisé auprès de 1046 Canadiens adultes, durant trois jours au mois de mai. Il comporte une marge d’erreur de 3,1 pour cent, 19 fois sur 20.

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