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Jardins urbains, une tendance qui prend de l’ampleur

Montréal est une ville verte, on le sait. Mais ce qu’on ignore peut-être, c’est qu’elle a été novatrice dans le domaine.

Saviez-vous que les jardins communautaires existent depuis 43 ans ici? Et le concept plaît aux citoyens, puisque la ville en compte aujourd’hui 97. Mais qu’est-ce qui pousse autant les Montréalais à jardiner?

Les motivations sont nombreuses, affirme Jennifer Cockrall-King, auteure du livre La révolution de l’agriculture urbaine (Éditions Ecosociété). «Certains vont cultiver des herbes et des légumes, car il n’y en a pas dans les épiceries, d’autres pour obtenir de meilleures saveurs ou encore pour manger des aliments nutritifs et de haute qualité, sans produits chimiques», souligne-t-elle.

Les plantations ne sont d’ailleurs plus seulement au ras du sol. Il suffit de lever les yeux pour s’apercevoir que les balcons sont de plus en plus garnis de plants de tomates, de fines herbes et de piments. «Un jardin adoucit le béton et l’environnement des villes. Parfois, le jardinage urbain est même une impulsion psychologique, explique Jennifer Cockrall-King.  Nous avons besoin de verdure et d’un peu de nature sauvage dans nos villes tentaculaires.»

Mais pour réussir son jardin, quelques règles sont à respecter. Il est important de ne produire que ce que l’on mange. Se lancer des défis, c’est bien, mais débuter par des plants trop difficiles n’est pas la meilleure des idées. Une des règles du jardinage urbain, qui est également une astuce, est de faire pousser des plants verticaux:
tomates, concombres, haricots, etc. Le choix est vaste et le gain de place assuré! Certains prônent également la culture dite intercalaire, qui consiste à associer les plants hauts avec les bas et les cultures rapides avec les lentes.

Une fois les premiers gestes acquis, on se laisse mener par le rythme des plants. Même si démarrer un jardin demande un certain investissement financier et humain, l’activité est extrêmement positive dans la vie quotidienne, selon Mme Cockrall-King. «En plus de l’espace, cultiver demande du temps, des efforts et un travail physique auquel nous ne sommes plus habitués, admet l’auteure, et pourtant, nous en trouvons pour aller au yoga trois fois par semaine.»

Cela dit, une fois qu’on se lance à l’aventure est lancée, l’engouement pour les premières récoltes est incroyable. «Il y a énormément de satisfaction à cultiver une courgette, une aubergine ou un chou, explique Jennifer Cockrall-King. Personne ne peut nier à quel point une tomate a meilleur goût lorsqu’elle mûrit sur son pied, ou que les herbes fraîches coupées quelques instants avant leur utilisation ont bien meilleur goût.»

Une chose est sûre, la célèbre formule du Livre d’Ezechiel – «On récolte ce que l’on sème» – n’aura jamais trouvé meilleur usage qu’ici, au moment même où la
population souhaite savoir ce qu’elle a dans son assiette.

Le jardin de Théo

Théo Dupuis-Carbonneau, pouce vert en puissance, aménage son propre potager urbain. Même si elle n’a pas accès à un coin de jardin, elle a réussi à faire pousser des herbes et des légumes dans des bacs. «Mon père, un menuisier retraité, refaisait les balcons à la maison familiale et m’a proposé de me faire des bacs à potager pour ma cour en récupérant le bois des anciens balcons. Mes voisins, d’ailleurs, sont pas mal envieux!»

Selon elle, jardiner est plutôt «facile si on adapte ce que l’on fait pousser à l’espace que l’on a».

Quel est son secret pour réussir un jardin urbain? «Il faut bien choisir ce que l’on fait pousser, récolter au fur et à mesure et s’abonner à des groupes de jardinage urbain sur Facebook; ça donne des idées!» conseille-t-elle.

Photos: Théo Dupuis-Carbonneau

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