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Un processus d’embauche plus humain

High Angle View Of Mature Businessman Interviewing Female Candidate For Job Photo: Getty Images/iStockphoto

Questions inusitées, ambiance conviviale, certains employeurs n’hésitent pas à sortir du cadre traditionnel dans leurs techniques de recrutement. Afin de mieux comprendre comment se déroulent les entrevues d’embauche non traditionnelles, Métro a recueilli les témoignages de trois employés de la compagnie techno GSOFT, basée à Montréal.

«Si tu avais un pouvoir surnaturel, lequel aurais-tu?» a lancé au bout du fil Julien Beaulieu, spécialiste marketing pour GSOFT, qui a dû répondre à cette question lors de son entrevue d’embauche il y a six mois. «J’ai répondu que j’aimerais lire dans les pensées», a-t-il ajouté.

L’entreprise, qui oeuvre dans le secteur en pleine effervescence des technologies de l’information, est basée à Pointe-Saint-Charles et compte environ 220 employés. Son  processus d’embauche, qui s’étale sur quelques semaines, comprend plusieurs étapes passant de l’entrevue d’embauche en personne à un échantillon de travail en groupe et à une rencontre finale avec les deux fondateurs de GSOFT, Simon De Baene et Guillaume Roy.

Julien Beaulieu et la coordonnatrice aux événements de l’entreprise, Amélie Poulin, ont tous deux vécu leur entrevue d’embauche dans ce qu’ils appellent «la mini maison», un local vitré où se trouvent des divans, une télévision et un tableau blanc. La fenêtre du local permet d’ailleurs d’apercevoir les bureaux hors normes de la compagnie, où l’on retrouve entre autres un rampe de skate et une cuisine accueillante.

Selon Julien, la nature du lieu de l’entrevue a permis de «créer une ambiance» détendue. «Quand il y a une table entre le candidat et l’employeur, c’est plus formel et stressant», a-t-il souligné, faisant référence aux entretiens d’embauche traditionnels. «En me rendant à la mini maison, les gens se promenaient en skate, un gars est passé en chaussettes. C’était super étonnant», a raconté Amélie, qui a déménagé de Québec à Montréal pour obtenir ce poste. «C’était super stressant pour moi, car je voulais vraiment avoir le poste, mais le lieu [où s’est déroulé l’entrevue d’embauche] n’était pas du tout stressant. Il y avait vraiment une super ambiance», a-t-elle lancé.

Mylène Ashby, qui est depuis deux mois spécialiste des médias numériques pour GSOFT, a quant à elle eu son entretien avec les recruteurs dans ce qu’elle appelle le «garage». Au 7e étage de l’édifice Le Nordelec se cachent plusieurs petits locaux auxquels les employés accèdent en remontant une vitrine qui rappelle une porte de garage vitrée. Ces bureaux en bois, où peuvent s’asseoir quatre personnes, comprennent deux divans colorés séparés par une table en bois. On y retrouve également un écran de télévision où les employés peuvent brancher leur ordinateur. Bref, le lieu de l’entrevue d’embauche ressemble davantage à un café huppé du centre-ville qu’à un bureau conventionnel.

Mylène, qui s’est entre autre fait demander pendant son entrevue d’embauche si elle était «plus bière ou vin» et ce qu’elle «fait après le travail», croit que ces questions inusitées sont pertinentes, car elles permettent à l’employeur de mieux connaître les candidats et de bâtir une relation de confiance. «C’est pour essayer de voir c’est quoi tes gouts et commencer à créer des liens avec les autres. C’est pour te faire parler de tes passe-temps et briser la glace», a-t-elle expliqué. Les employés de cette compagnie étant appelés à travailler en équipe quotidiennement, il est important pour l’employeur de connaître la personnalité des candidats. «S’il y a trop de personnes introverties, par exemple, on doit adapter notre équipe en conséquence dans l’embauche», a relaté Mylène.

Une entrevue «avec le grand boss»
Étape inhabituelle dans un processus d’embauche traditionnel, tous les candidats à l’embauche à GSOFT rencontrent au moins un des deux fondateurs de l’entreprise pour un entretien informel. Simon De Baene tient à «connaître tous les membres de l’équipe» afin d’assurer la «cohésion entre tous les membres» de la compagnie. C’était important pour lui «de rencontrer chaque membre de l’équipe pour qu’on se sente comme une grande famille. C’est rare de voir ça», a déclaré Mylène. «C’était extrêmement convivial. Tu te dis « Oh my God », je rencontre le CEO. Mais en même temps, tout le monde s’habille comme ils veulent. Simon vient travailler en coton ouaté avec sa casquette. C’est très convivial», a-t-elle expliqué. Celle qui s’est entretenue 45 minutes avec le patron de l’entreprise salue «ce contact humain», qui favorise «une cohésion entre les membres de l’équipe».

Quelques questions inusitées qui ont été posées aux trois employés
Es-tu plus bière ou vin?
Qu’est-ce que tu fais après le travail?
Es-tu gamer?
Fais-tu du skate?
Quelle est ta maison dans Harry Potter?
Quel est ton super-héros dans la vie?

 

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