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La réussite au féminin

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits de personnes immigrantes qui ont réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail. Entretien avec Caroline Codsi

De son bureau du 25e étage sur le boulevard de Maisonneuve, Caroline Codsi a une vue imprenable sur Montréal, cette ville qu’elle a adoptée il y a 20 ans. «Montréal est pour moi synonyme de calme et de paix. C’est aussi un endroit où l’on peut rapidement se faire un nom et réussir professionnellement.»

D’origine libanaise, Caroline Codsi est directrice principale et chef de pratique chez Knightsbridge, une firme de consultation en gestion de capital humain. Elle supervise toutes les activités de la pratique de solutions de carrière pour tout l’est du Canada.

Très active dans les milieux communautaires et d’entreprises montréalais, Caroline Codsi s’est investie auprès d’une dizaine d’œuvres caritatives au fil des années. Elle a aussi créé La Gouvernance au Féminin, un organisme qui aide les fem­mes de tous les horizons à développer leur leadership et à se préparer pour siéger à un conseil d’administration.

L’implication sociale de cette mère de famille énergique et passionnée a été récompensée du prix Femme d’affaires 2010, décerné par le Réseau des Femmes d’affaires du Québec. Aujourd’hui, elle est en nomination pour le Trophée Femme arabe du Québec 2011.

Son ascension rapide, l’enthousiasme et la confiance qu’elle dégage, donnent à penser que les choses ont été faciles pour Caroline Codsi. Pourtant, le chemin qui l’a menée du Liban au Québec a été long et tumultueux.

Avec sa famille, Caroline Codsi a fui son pays à l’âge de 7 ans alors qu’éclataient les premiers affrontements civils à Beyrouth. S’en est suivi une série d’allers-retours entre Nice, Paris, Montréal et Beyrouth.

«J’ai vécu huit déménagements internationaux avant de m’établir au Québec à 22 ans. Je me suis sentie si impuissante pendant ces années de guerre où j’étais ballottée d’un pays à l’autre. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai tant besoin de m’impliquer dans la communauté. Je veux faire tout ce que je peux pour améliorer la vie des gens.»

Paris représente un pas­sage important dans le parcours de Caroline Codsi. «Lorsque j’avais 17 ans, ma mère est rentrée rejoindre mon père au Liban. Je me suis retrouvée seule à Paris, dans un pensionnat de bonnes sœurs d’où je me suis rapidement enfuie. Je suis partie vivre en appartement avec mon copain qui, plus tard, est devenu mon mari.»

«Cette période a beaucoup contribué à forger ma personnalité. J’étais jeune, c’était mes années d’université, de militantisme et je me sentais libre. Je devais aussi subvenir à mes besoins. J’avais deux boulots en plus de mes études. Ça m’a donné de la force. Plus tard, j’ai pu capitaliser sur cette expérience. J’avais un désir très fort d’y arriver et de réussir.»

Débarquée à Montréal avec un diplôme universitaire en langues, Caroline Codsi s’est aussitôt inscrite à HEC Montréal.

«J’aime les relations humaines, mais j’ai aussi un côté très business que je tiens sans doute de mon père, un commerçant d’antiquités et d’artisanat libanais. Dans le monde des affaires, j’ai su conjuguer mes deux passions. C’est un domaine où je me suis vraiment épanouie.»

L’émission de Radio Canada
International Tam-Tam Canada a produit une version radio de ce reportage
que vous pouvez trouver sur le site web de l’émission au www.rcinet.ca/francais.
Aussi diffusé en direct aujourd’hui à 14 h 05, sur la radio web de RCI,
sur la radio satellitaire Sirius sur la bande 95 et le lendemain à 4h
au 95,1 FM.

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