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Prêts à gérer le pot au travail?

Beautiful young brunette woman smoking a medical marijuana cigarette, with the smoke flowing out of her mouth. Photo: Getty Images/iStockphoto

À une semaine de l’entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis, la réforme provoque certaines inquiétudes dans les milieux de travail.

Santé. À une semaine de l’entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis, la réforme provoque certaines inquiétudes dans les milieux de travail.

Selon un sondage de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CHRA) réalisé en deux phases (en octobre 2017, puis en juin 2018), seulement une entreprise québécoise sur deux a mis en place un cadre stratégique pour gérer la question du pot au travail.

D’après la directrice générale de l’ordre, Manon Poirier, «cette donnée n’a pas évolué au cours des huit mois séparant les deux phases. L’hypothèse est que de nombreuses entreprises appréhendent peu le cannabis et que certaines le considèrent comme un équivalent de l’alcool. Les organisations ayant mis en place un plan d’action sont principalement celles qui sont très inquiètes, notamment celles dont les environnements de travail sont à haut niveau de risque d’accident.»

«L’hypothèse est que de nombreuses entreprises appréhendent peu le cannabis et que certaines le considèrent comme un équivalent de l’alcool», ajoute-t-elle.

Quelle politique adopter en milieu de travail?

Dans de nombreuses entreprises, la politique concernant le cannabis sera principalement basée sur la «tolérance zéro», au même titre que la consommation d’alcool.

Cependant, les moyens de contrôle de la consommation de cannabis demeurent restreints et imprécis. En effet, des traces de marijuana peuvent être dépistées dans l’urine six semaines et plus après la consommation (si celle-ci est régulière). De ce fait, les entreprises devront rester prudentes et raisonnables dans leurs moyens de dépistage.

«Les entreprises peuvent notamment se servir de la philosophie de base des politiques concernant l’alcool, en les mettant à jour pour éviter toute ambiguïté, souligne Manon Poirier. La difficulté avec le cannabis réside dans l’opérationnalisation par manque de références au moment même de l’administration d’un test de dépistage.» Cela laisse à penser qu’il faudra miser sur le développement de tests plus précis et plus performants.

Vers une augmentation du nombre de fumeurs de cannabis?

Selon l’Enquête québécoise sur la santé de la population réalisée en 2014 et en 2015 par l’Institut de la statistique du Québec, de 15 à 20 % des travailleurs consomment du cannabis de façon récréative.

La consommation de cannabis affecterait la mémoire, la capacité d’attention et les performances psychomotrices. Sa consommation régulière peut également diminuer la motivation et les performances d’apprentissage, ce qui peut avoir une incidence négative sur le travail.

L’inquiétude des entreprises est de voir le nombre de fumeurs augmenter, et notamment de rencontrer de plus en plus de problèmes de facultés affaiblies. «La grande problématique ne sera pas tellement la consommation pendant les heures de travail, qui sera régulée par une politique de tolérance zéro, mais la consommation avant ou après, qui a de possibles conséquences durant les horaires travaillés», précise Mme Poirier.

On peut voir la légalisation du cannabis sous un autre angle : cela permettra aux entreprises de sensibiliser leurs employés et de les aider à mieux comprendre les impacts de leur possible consommation, une chose qui pouvait rarement être faite auparavant.

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