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L’école prépare-t-elle les enfants 
au monde du travail de demain?

Focused black female programmer coding new computer language while working on desktop PC in the office. Photo: Getty Images
Catherine Courchesne - 37e avenue

Selon un rapport de la HSBC intitulé La valeur de l’éducation – Le prix du succès, près de la moitié des parents craignent que l’université ne prépare pas adéquatement les étudiants au marché du travail de demain. Ont-ils tort de s’inquiéter?

L’étude, réalisée par le groupe bancaire HSBC, a été menée auprès de 10 478 parents et de 1507 étudiants universitaires provenant de 15 pays, dont l’Australie, la Chine, le Canada et les États-Unis. Les données révèlent qu’en songeant à l’an 2030, 48% des parents doutent de la capacité du système scolaire à préparer leurs enfants au marché du travail.

Plus particulièrement, 38% des parents canadiens s’inquiètent des répercussions qu’auront l’intelligence artificielle (IA) et la robotique sur la vie professionnelle de leurs enfants. Réalisme ou alarmisme?

Des emplois à venir
S’il est vrai que l’IA et l’automatisation feront disparaître certains emplois, l’étude A Future That Works: Automation, Employment and Productivity de McKinsey & Co, indique que moins de 5% des emplois actuels peuvent être entièrement automatisés et que la technologie remplacera surtout des tâches routinières, comme la lecture de radiographies ou la conduite de véhicules.

De plus, des emplois en informatique et en mathématiques, tels que concepteur de logiciels et analyste de données, seront en forte demande. Jusque-là, rien de trop inquiétant.

Toutefois, une récente étude de Dell Technologies et de l’Institute for the Future, intitulée Emerging Technologies’ Impact on Society & Work in 2030, révèle que 85% des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas encore. Une estimation illustrant le défi devant lequel se trouve le système d’éducation : comment former les jeunes d’aujourd’hui au monde technologique (et inconnu) de demain?

Des défis à relever
Selon le rapport Apprendre pour réaliser la promesse de l’éducation, publié par la Banque mondiale en 2018, le principal défi de l’école est d’outiller les élèves sur les plans technique et technologique, tout en leur apprenant à exceller dans les domaines où l’IA aura peu d’impact, c’est-à-dire les compétences cognitives (résolution de problèmes, raisonnement critique) et les compétences socioémotionnelles (créativité, initiative, adaptation, collaboration, innovation).

Fait intéressant: d’après l’étude de la HSBC, seulement 37% des parents canadiens estiment que la créativité est nécessaire pour réussir…
Comment l’école peut-elle parvenir à enseigner toutes ces compétences? Dans À l’épreuve du futur : préparer les jeunes Canadiens à l’avenir du travail, le Brookfield Institute propose notamment la mise en place de programmes de culture numérique, de modèles d’apprentissage intégré au travail, ainsi que de programmes de formation continue en technologie. De beaux défis! Surtout lorsqu’on sait que de nombreuses écoles québécoises peinent à avoir des locaux et des enseignants, et que bien des professeurs universitaires dispensent un enseignement magistral 
qui est loin d’aider le développement des compétences socioémotionnelles…

Ainsi, les parents ont-ils raison de s’inquiéter? Peut-être un peu, oui. Du moins, ils devront faire confiance à la capacité d’adaptation de l’être humain. Après tout, cette habileté qui le distingue de la machine a su lui servir dans le passé… et lui servira certainement dans les années à venir.

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