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La science des idées

Photo: Métro

Pourquoi nous arrive-t-il de travailler toute la nuit sur un problème complexe et de n’en trouver la solution qu’en prenant sa douche le matin?

Plusieurs neuroscientifiques ont commencé à se pencher sur le cerveau afin de mieux comprendre la clé des bonnes idées.

Contrairement à la croyance populaire, le siège de la créativité n’est pas particulièrement situé dans l’hémisphère droit du cerveau. Le fait d’être créatif est plutôt un processus complexe impliquant plusieurs zones du cortex cérébral.

Charles Limb, chirurgien passionné de musique, a poussé la question plus loin. Ses conclusions indiquent qu’essayer de «penser créatif» à tout prix ne serait pas nécessairement efficace. Il faut un certain état de détente d’une partie du cerveau pour arriver à générer de bonnes idées.

Pour étudier l’esprit créatif en action, il a demandé à un pianiste de jazz de jouer en alternance un morceau appris par cœur et un solo improvisé, pendant qu’un appareil de résonance magnétique enregistrait l’activité de son cerveau.

Dans une présentation disponible sur TED.com, le scientifique a décrit le processus comme une «étrange dissociation dans le lobe frontal». Il décrit ainsi les premiers résultats obtenus: «Une zone est activée et une grande zone est désactivée pour que vous ne soyez pas inhibé, pour que vous acceptiez de faire des erreurs. La désactivation semble indiquer que vous n’êtes pas en train de vous déconnecter de ces impulsions génératrices.»

D’autres chercheurs en sont arrivés aux mêmes conclusions. Une autre étude portant sur des rappeurs qui improvisent, présentée dans la revue Scientific Reports en novembre 2012, conclut aussi à la relaxation d’une zone cérébrale. Allen Braun, l’un des chercheurs principaux, parle de relâchement général des fonctions exécutives, comme la planification et la résolution de problème, qui laissent la place à une attention plus naturelle et à des processus cognitifs moins censurés.

Chercher à tout prix à avoir de nouvelles idées ne serait donc pas une solution. En fait, le «moment eurêka!» surviendrait quand on arrête de s’acharner à vouloir «penser créatif». De légères sources de distraction ne seraient ainsi pas mauvaises pour détourner l’esprit de l’obsession de trouver l’idée du siècle. Pour que la machine tourne rondement, il faut surtout l’alimenter souvent. On fait entrer des matériaux potentiels, on laisse décanter, puis on crée! Avoir beaucoup d’idées, même mauvaises, garantit aussi de meilleurs résultats.

Par ailleurs, Charles Limb a été forcé de conclure que la créativité dépend de plusieurs zones du cerveau. Il a découvert que l’aire de Broca, souvent associée au langage et à la communication, et le cortex visuel semblent jouer un rôle dans la créativité. Bref, il vaut mieux stimuler et nourrir son esprit sur plusieurs plans.

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