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Épauler l’enseignement

Photo: Métro
Laurence Hallé - Collaboration spéciale

Les écoles de la région des Laurentides ont de quoi se réjouir : la première cohorte du baccalauréat en adaptation scolaire du campus de l’Université du Québec en Outaouais à Saint-Jérôme obtiendra son diplôme cette année, ce qui devrait combler une partie des besoins en enseignants-orthopédagogues.

«Le campus a été créé pour répondre à une forte demande dans la région, et nous devrions bientôt dispenser la formation d’enseignement en adaptation scolaire au secondaire, de même que la maîtrise en orthopédagogie», mentionne André C. Moreau, un des professeurs de ce programme dont l’objectif est de former des professionnels intervenant auprès d’élèves ayant un handicap physique ou intellectuel.

Mais ce ne sont pas que les établissements scolaires des Laurentides qui profiteront des connaissances de ces futurs enseignants. Ils pourraient également être embauchés par des cliniques privées, des établissements de santé, des cégeps ou des universités, qui offrent eux aussi des services orthopédagogiques, indique André C. Moreau.

Les enseignants-orthopédagogues d’établissements d’études supérieures, contrairement à leurs collègues œuvrant dans les écoles primaires, n’interviendront pas directement dans les apprentissages de l’étudiant, précise-t-il. Ils s’intéresseront plutôt à ses habitudes de travail et à l’organisation de son étude.

«La demande est vraiment là, pour tous les secteurs. C’est particulièrement présent dans nos échanges avec les commissions scolaires; certaines ont toujours du mal à recruter des enseignants-orthopédagogues.» – André C. Moreau

Kathryn Béchard-Asselin ou le sentiment du devoir accompli

Kathryn Béchard-AsselinCV

  • Nom : Kathryn Béchard-Asselin
  • Âge : 25 ans
  • Poste: Enseignante-orthopédagogue
  • Nombre d’années d’expérience: 3
  • Employeur: Commission des Portages-de-l’Outaouais

Pourquoi avez-vous choisi cette profession?
J’ai commencé en communication, mais cela ne répondait pas à ce que je recherchais. Je me suis réorientée en adaptation scolaire. Cela m’avait toujours intéressée puisque mon frère est dyslexique et a un déficit d’attention.

À quoi ressemble la journée de travail d’un enseignant-orthopédagogue?
Nous aidons les élèves à surmonter leurs troubles d’apprentissage pendant des blocs de 30 minutes ou d’une heure. Chaque enfant étant différent, nous travaillons, selon leur niveau de difficulté, les notions de base ou des concepts plus complexes. En fait, nous leur donnons des stratégies pour les aider à cheminer dans leur classe. Nous pouvons aussi faire du dépistage précoce auprès des enfants d’âge préscolaire.

Quelles sont les qualités à posséder pour exercer ce métier?
Il faut être passionné parce que c’est un milieu exigeant, qui demande beaucoup de patience et de dévouement. Aimer et accepter les enfants comme ils sont est également très important. Il faut aussi une bonne aptitude à la collaboration puisque nous travaillons avec les enseignants et les parents. Et je dirais l’adaptation: si l’enfant que nous devions rencontrer est absent, il faut savoir nous retourner rapidement et changer notre programme.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?
Je me sens accomplie parce que j’aide ces élèves, mais ils me le rendent aussi; nous créons un lien fantastique. Quand ils vivent des réussites, ils ont une petite étincelle dans les yeux. J’ai notamment travaillé avec une élève qui avait de la difficulté à saisir le concept du croissant-décroissant: je l’ai fait grimper sur une chaise pour le lui expliquer, et le déclic s’est fait!

Et quels en sont les aspects plus difficiles?
Dans certaines écoles, c’est le manque de ressources. Les orthopédagogues sont bien souvent débordés et ne peuvent pas toujours assurer le suivi idéal. Et certains parents n’acceptent pas toujours les difficultés d’apprentissage de leur enfant; s’ils les acceptent, l’enfant se sent beaucoup mieux en classe.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite faire ce métier?
Je pense que c’est important de s’impliquer en dehors de sa formation. Le baccalauréat inclut des stages, mais si la personne s’engage davantage sur le terrain avec des boulots à temps partiel, cela permet certainement une meilleure intégration de la théorie.

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