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Pour qui, la formation continue?

Photo: Métro

Jérémie, un Français diplômé en génie civil, peine à trouver du travail dans son domaine depuis qu’il s’est installé au Canada.

«Quand j’ai rencontré des employeurs, dit-il, ils m’ont vivement conseillé de suivre une formation pour maîtriser le logiciel Autocad, qui est largement utilisé ici pour faire du dessin d’architecture. Même si ça ne représente qu’une petite partie de toutes les compétences requises dans mon domaine, c’était nécessaire.»

Coût de la formation: 2666$ pour 85 heures de cours. Mais en tant que chercheur d’emploi, il a tout de même eu droit à une subvention gouvernementale.

Ils sont nombreux, les adultes qui retournent user les bancs d’école. Des chômeurs souhaitant ajouter une corde à leur arc pour accroître leur employabilité. Des personnes en emploi qui veulent acquérir des qualifications leur permettant d’aspirer à un poste de plus haut niveau.

«La majorité des adultes qui nous approchent ont l’impression que leur emploi ne les satisfait plus et veulent se donner les moyens d’améliorer leur situation professionnelle ou se réorienter», dit Pierre Tison, directeur de la formation continue au Collège Montmorency.

La formation continue s’adresse donc à ceux qui refusent d’avoir une carrière qui tourne en rond. Autant le dire: pas mal de gens entrent dans cette catégorie!

Sécuriser son emploi
Le retour aux études doit s’inscrire dans une démarche où «on travaille d’abord pour soi, souligne Pierre Tison, car on a une responsabilité personnelle dans notre cheminement professionnel». «Dans bien des cas, ajoute-t-il, il s’agit d’ailleurs d’une initiative personnelle. De 15 à 20% des individus n’en parlent même pas à leurs employeurs, parce qu’ils ne veulent pas que ces derniers sachent qu’ils visent mieux, ou autre chose à l’extérieur de l’organisation».

Cela dit, quelle décision prendra un employeur qui a le choix entre deux personnes ? Il gardera très probablement celle qui affiche des compétences à jour, car elle sera capable de contribuer plus efficacement à son organisation.

«Avec une formation technique au collégial, on peut avoir accès à des fonctions de gestion de premier niveau, poursuit-il. Même en restant dans son emploi actuel, on vient élargir sa mobilité dans l’organisation en étant en mesure d’assumer de plus grandes responsabilités.»

Les salariés mettent ainsi toutes les chances de leur côté afin d’obtenir d’autres postes à l’interne auxquels ils n’auraient pu prétendre sans une nouvelle formation diplômante. Dans les faits, cela se traduit souvent par une promotion, et donc un meilleur salaire.

Un petit diplôme payant
Parmi l’éventail de programmes de formation continue offerts au Québec, tant au public qu’au privé, on ne peut pas ne pas parler des attestations d’études collégiales (AÉC).

Fabriquées à partir d’un DEC existant, les AÉC sont des programmes d’études collégiales crédités et de courte durée, s’adressant notamment aux adultes qui souhaitent parfaire leurs connaissances. L’âge moyen des adultes inscrits en formation continue dans les collèges québécois est d’ailleurs de 31 ans.

Commerce international, décoration résidentielle, intégration multimédia ou gestion d’un parcours de golf (eh oui!), la liste des AÉC est longue et variée. Pierre Tison précise qu’elles sont «directement connectées aux besoins du marché du travail, car elles s’articulent autour de connaissances liées au besoin de l’industrie».

«C’est vraiment une filière gagnante, ajoute-t-il. Le taux de placement des détenteurs d’une attestation d’études collégiales (AEC) est excellent.» Précisément 84,6%, selon les dernières données de la Fédération des cégeps.

En outre, les demandeurs d’emploi ayant plus de «temps libre» que les salariés peuvent s’inscrire dans un programme à temps plein et bénéficier ainsi de la gratuité scolaire pour suivre une formation continue. Les programmes d’AÉC sont aussi admissibles à l’aide financière aux étudiants.

Un investissement
Pour Jérémie, bien que sa formation sur Autocad ne lui ait pas encore permis de trouver un emploi dans sa branche, l’expérience a été suffisamment enrichissante pour qu’il considère la répéter. «J’envisage déjà de me former à d’autres logiciels. Parce que c’est carrément un investissement dans mon avenir…»

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