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Lien antidépresseurs-anomalies congénitales?

Photo: Métro

MONTRÉAL — La prescription d’antidépresseurs aux femmes enceintes pourrait accroître le risque d’avoir un enfant atteint d’anomalies congénitales, selon une nouvelle étude de l’Université de Montréal publiée dans la revue British Medical Journal

Le risque — qui concerne de 6 à 10 pour cent des femmes enceintes prenant des antidépresseurs, contre de 3 à 5 pour cent de celles qui n’en prennent pas — est assez grand pour que la prudence soit recommandée quant à l’utilisation de ces médicaments, surtout que, dans la plupart des cas, ils sont peu efficaces, lit-on dans l’étude.

Chaque année, près de 135 000 femmes tombent enceintes au Québec et environ sept pour cent d’entre elles présentent des signes de dépression, principalement de légère à modérée. Quelques-unes – moins de un pour cent d’entre elles – souffrent de dépression grave.

L’étude s’est intéressée aux 18 487 femmes dépressives dans le cadre de la cohorte des grossesses du Québec. Cette cohorte longitudinale basée sur une population rassemblait des données relatives à 289 688 grossesses au Québec de 1998 à 2009. Sur l’ensemble des femmes examinées, 3640 femmes — soit près de 20 pour cent d’entre elles — avaient pris des antidépresseurs au cours des trois premiers mois de leur grossesse.

Les antidépresseurs pris durant cette période cruciale peuvent interférer avec l’apport en sérotonine pour le fœtus, ce qui peut entraîner des malformations.

L’étude révèle par exemple que, en cas de prise de Celexa (la marque du citalopram) au cours du premier trimestre de grossesse, le risque d’anomalies congénitales graves augmente de cinq à huit pour cent. Au total, 88 cas de malformations ont été associés à la prise de ce médicament.

De même, la prise de paroxétine (Paxil) a été associée à un risque accru de malformations cardiaques, la prise de venlafaxine (Effexor) à des anomalies pulmonaires et la prise d’antidépresseurs tricycliques (comme Elavil) à l’augmentation d’anomalies oculaires, auditives, du visage et de la nuque.

L’auteure principale de l’étude, Anick Bérard, est professeure à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal et chercheuse au CHU Sainte-Justine.

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