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Cancer de la peau: des applications peu efficaces

TORONTO – Les applications pour téléphones intelligents qui analysent des photos de grains de beauté qui pourraient être des mélanomes mortels ou des lésions bénignes varient largement en efficacité, préviennent des chercheurs, qui mettent en garde contre leur utilisation pour établir un diagnostic.

Une étude menée sur quatre applications du genre, disponibles gratuitement ou à un prix modique sur les deux plus populaires boutiques en ligne, a révélé qu’elles classaient incorrectement comme étant «sans danger» au moins 30 pour cent des mélanomes examinés.

«L’une d’elles était si inefficace qu’elle a raté plus de 93 pour cent des mélanomes», a dit la Dre Laura Ferris, une dermatologue du Centre médical de l’Université de Pittsburgh.

Les mélanomes, le type le plus dangereux de cancer de la peau, peuvent se développer dans un grain de beauté existant ou apparaître comme une excroissance de la peau récemment colorée, ou d’apparence étrange. Ils peuvent se développer n’importe où, mais les régions les plus fréquentes sont celles qui ont été exposées au soleil, comme le dos, les jambes, les bras et le visage. Les mélanomes peuvent également apparaître sur les paumes ou la plante des pieds.

Pour mener l’étude, les chercheurs ont soumis 188 photos de lésions corporelles à chacune des quatre applications pour téléphone intelligent. Aucun de ces programmes n’a été identifié par les scientifiques.

«Nous savions ce qu’étaient [les mélanomes], qu’ils soient cancéreux ou non, a dit la Dre Ferris. Et nous y sommes allés avec les deux extrémités du spectre: soit des mélanomes avérés, ou une lésion franchement bénigne.»

Selon Mme Ferris, trois des quatre applications donnaient des réponses environ une minute après l’envoi de la photo en ligne.

La quatrième, qui transmet la photo à un dermatologue américain certifié pour analyse, nécessite un délai de 24 heures pour offrir un avis en ligne à savoir si une lésion est suspecte ou non.

«De façon intéressante, les résultats obtenus par [cette application] étaient très bons. Le taux de succès était de 98,1 pour cent.»

Au dire de la Dre Ferris, la faible efficacité des applications pour identifier des mélanomes est inacceptable, mais elle déplore qu’il n’existe actuellement aucune loi réglementant de tels programmes de dépistage en ligne.

«L’inquiétude est donc que ces programmes sont disponibles pour le public et que vous pouvez avoir une réponse sans consulter un médecin», a-t-elle dit, ajoutant que de tels programmes n’ont pas été testés lors d’études cliniques, et qu’ils ne correspondent pas non plus à quelque norme de qualité que ce soit.

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