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Le Dr Barrette met à mal le système de procréation assistée public

Photo: Yves Provencher/Métro

«Bar ouvert», c’est ainsi que le Dr Gaétan Barrette a décrit, mercredi, le programme public de procréation assistée au Québec. Le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec a vertement critiqué le manque de balises à l’accès au système, financé à même les deniers publics. «L’assurance-maladie, c’est supposé couvrir les problèmes médicalement démontrés», a-t-il affirmé, suggérant du même souffle que seuls les couples souffrant d’infertilité due à une condition médicale devraient bénéficier du programme public.

À savoir si les femmes célibataires, ou encore les couples du même sexe, devraient avoir droit au système public de procréation assistée, sans pour autant être atteints de problèmes médicaux, le Dr Barrette suggère que cela devrait faire l’objet d’un débat de société.

Il a en outre suggéré la mise en place d’un guichet unique, où des restrictions précises, issues d’un tel débat, détermineraient qui aurait droit à la procréation assistée gratuite. Cela empêcherait les «cas problématiques» d’aller de clinique en clinique à la recherche d’une qui accepterait de les traiter.

En revanche, si on implantait aujourd’hui un tel système au Québec, «demain, [il faudrait] demander la permission du gouvernement pour avoir un enfant. Cette idée d’un guichet unique, c’est une aberration totale», s’est indigné le Dr François Bissonnette, obstétricien gynécologue au CHUM. Pris de court par les commentaires du Dr Barrette, il a tenu à décrire les succès du programme.

En trois ans, le programme public de procréation assistée aurait permis au taux de grossesses multiples découlant de la fertilisation in vitro au Québec de passer de près de 30 % à moins de 7 %. «On a accompli ce que le gouvernement nous a demandé», a constaté le Dr Bissonnette.

Pour le Dr. Barrette, ces statistiques sont un «écran de fumée» destiné à camoufler les failles du programme. «La baisse du taux de grossesses multiples, c’est un succès technique. La question, ce n’est pas juste si la technique est un succès, mais si le programme en tant que tel a du succès», a-t-il avancé.

Au bureau du ministre de la Santé Réjean Hébert, on s’est contenté d’expliquer à Métro qu’on allait laisser le temps au commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, de faire des recommandations avant de commenter la sortie du Dr Barrette.

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