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VIH/SIDA: une campagne de sensibilisation qui dérange

Photo: sefairedepister.ca

Une nouvelle campagne de sensibilisation au VIH/SIDA contrarie certains représentants des communautés africaines, caribéennes et hispanophones de Montréal.

C’est que cette campagne, intitulée «Se faire dépister», cible spécifiquement les personnes issues de ces communautés afin de les encourager à intégrer le test de dépistage du VIH dans leur routine santé. Elle prend la forme d’affiches dans le réseau de la Société de transport de Montréal (STM), de publicités radiophoniques et d’activités réalisées par des partenaires du projet.

«C’est insultant, a exprimé Marjorie Villefranche, directrice générale de la Maison d’Haïti. Pourquoi cibler une communauté plus qu’une autre, alors que c’est un problème qui touche toutes les communautés?»

Mme Villefranche craint qu’en ciblant ainsi sa communauté dans les médias et l’espace public, la campagne contribue à la stigmatiser. Elle croit d’ailleurs que les Haïtiens sont déjà sensibilisés sur cette question par divers organismes communautaires, et souligne qu’il n’y a pas eu d’augmentation récente de la prévalence du VIH dans leur communauté.

«Cette campagne n’aura pas d’effets, elle va passer inaperçue, déplore de son côté Jean Marie Mousenga, président de la Communauté congolaise de Montréal. S’il y a vraiment une problématique spécifique à notre communauté, nous aurions dû être associés à la démarche, puisque nous connaissons sa réalité et nous savons comment rejoindre les gens.» Sans nier que la sensibilisation à cet enjeu soit important, M. Mousenga estime que la campagne médiatique aurait dû cibler toute la population du Québec.

Le Regroupement d’organismes communautaires québécois de lutte contre le VIH/SIDA (COCQ-SIDA), qui est derrière la campagne, est consciente que son message pourrait nourrir la stigmatisation. Elle considère toutefois qu’elle est nécessaire parce qu’elle permettra de limiter la progression du VIH/SIDA au Québec par la prévention.

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Ces communautés ont été choisies parce qu’elles seraient plus fortement touchées. Selon Santé Canada, les taux d’infection au VIH observés chez les personnes originaires d’un pays où l’infection est endémique sont environ neuf fois plus élevés que chez les personnes nées au Canada. C’est le cas de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.

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