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La fumée secondaire serait plus nocive pour les tout-petits qu’on l’avait pensé

Photo: Getty Images/iStockphoto

MONTRÉAL – Les jeunes enfants dont les parents fument à la maison risquent d’avoir un tour de taille plus grand et un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé à l’âge de 10 ans, révèlent des scientifiques de l’Université de Montréal et du Centre de recherche CHU Sainte-Justine affilié.

Il s’agirait de la première étude à établir un lien entre le tabagisme à la maison et le gain de poids subséquent chez les enfants.

La professeure Linda Pagani, qui a dirigé l’étude, prévient que les statistiques sous-estiment possiblement le lien entre l’obésité juvénile et l’exposition au tabagisme des parents, puisque les parents éprouvent une certaine gêne à déclarer leur vraie consommation de tabac.

À l’âge de 10 ans, les enfants qui ont été exposés à la fumée de manière intermittente ou continue risquent d’avoir un tour de taille jusqu’à trois cinquièmes de pouce (1,5 centimètre) plus grand que la moyenne. Et leur IMC risque d’être plus élevé de 0,48 à 0,81 point. Cette association prospective est presque aussi forte que l’effet du tabagisme pendant la grossesse, a dit Mme Pagani.

Dans le monde, 40 pour cent des enfants sont exposés à de la fumée secondaire à la maison.

L’étude de Linda Pagani serait la première à isoler spécifiquement l’effet de la fumée secondaire. Les études antérieures ne tenaient pas compte d’autres facteurs familiaux susceptibles d’influer sur le poids de l’enfant, comme la santé mentale des parents et ses incidences sur leurs choix de mode de vie.

Bien qu’à première vue la différence de poids ne semble pas très importante, celle-ci survient à une période critique du développement de l’enfant, le «rebond d’adiposité». Le gain de poids pourrait donc avoir de sérieux effets à long terme. Linda Pagani avance plusieurs hypothèses pour expliquer qu’il y a peut-être une relation de cause à effet derrière cette corrélation.

«L’exposition à la fumée secondaire durant la petite enfance pourrait provoquer des déséquilibres endocriniens et altérer le fonctionnement neurodéveloppemental à cette période critique du développement de l’hypothalamus, ce qui pourrait endommager des systèmes vitaux qui croissent et se développent énormément après la naissance et jusqu’au milieu de l’enfance, soit la période sur laquelle s’est concentrée notre étude», explique-t-elle par voie de communiqué.

Elle prévient en terminant que les systèmes vitaux des enfants sont immatures; les effets nocifs d’une pièce enfumée sont donc beaucoup plus aigus pour un enfant que pour un adulte.

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